Eglises d'Asie

De simples organisations catholiques, quelles qu’elles soient, ne représentent pas l’Eglise toute entière et ne peuvent parler en son nom, rappellent les évêques

Publié le 18/03/2010




L’autorité centrale de l’Eglise catholique de Corée du Sud vient de rappeler aux organisations catholiques qu’elles ne peuvent parler au nom de l’Eglise toute entière, même quand il s’agit de problèmes de société. Mgr Augustine Cheong Myong-jo, évêque de Pusan (Busan) et président de la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), rapporte, dans une lettre datée du 1er février dernier, que les points de vue de plusieurs organisations catholiques ont été repris par les médias comme étant la position officielle de l’Eglise de Corée. Ce qui brouille l’image qu’on peut avoir de l’Eglise et sème la confusion dans le public, catholique ou non, écrit-il. Il ajoute que, pour éviter la confusion et les erreurs, les évêques ont décidé d’informer toutes les organisations catholiques qu’elles ne pouvaient parler ou agir au nom de l’ensemble de l’Eglise. Cette « Notification à propos des déclarations publiques des organisations catholiques » a été envoyée à toutes les organisations catholiques, y compris les « organismes officiels » et aux médias.

Mgr Cheong souligne que même si une organisation travaille au plan national et que le mot « catholique » figure dans son intitulé, ses orientations et ses activités ne peuvent en rien représenter l’Eglise toute entière. Les problèmes surviennent, souligne-t-il, quand les médias non confessionnels supposent que ces orientations représentent celles de l’Eglise. Il demande donc aux organisations catholiques, quand elles s’expriment publiquement, de faire une nette distinction entre leurs orientations et les positions de l’Eglise.

Mgr Basil Cho Kyu-man, secrétaire général de la CBCK, a précisé que cette notification n’entendait pas imposer un contrôle mais seulement demander la coopération de tous pour éviter des malentendus inutiles tant parmi les fidèles qu’au sein de la société civile. Mgr Cho, qui est aussi évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Séoul, a pris comme exemple le cas de la Fédération des institutions catholiques de l’enseignement. « Bien que cette fédération ne soit pas une institution officielle de la CBCK et que quelques évêques y participent, les fidèles, comme tous les Coréens, pourraient considérer ses positions comme étant celles, officielles, de l’Eglise explique-t-il, rappelant que la Fédération a publié, le 14 janvier, un communiqué contre la Loi sur les écoles privées, mais a dû le retirer rapidement au cours de la même journée, car, un mois plus tôt, le 14 décembre, la CBCK et la Fédération avaient déjà publié un communiqué commun s’opposant au projet de loi que l’Assemblée venait de voter, le 9 décembre 2005 (1).

Par ailleurs, Mgr Cho précise que les organisations catholiques « non officiellement d’Eglise » n’ont pas à obtenir une autorisation quand elles publient un communiqué, mais qu’elles doivent faire la distinction entre leur position et celle de l’Eglise officielle.

Dans la note de la CBCK, Mgr Cheong explique que les institutions « officielles » de l’Eglise sont celles qui ont été directement créées par le Saint-Siège, par la CBCK ou encore par les évêques au sein de leur diocèse et dont l’objectif est uniquement le service de « l’intérêt de tous ». Dans bien des cas, note-t-il, les organismes nationaux de l’Eglise ont besoin de l’approbation de la conférence des évêques pour publier un communiqué officiel. Il donne la liste de ces organismes officiels établis par la CBCK : son comité permanent, les commissions épiscopales et leurs comités nationaux, les instituts d’éducation, les Cours par correspondance de la doctrine catholique (2), le Collège pontifical coréen à Rome et la Société des Missions Etrangères de Corée. L’évêque souligne encore que ces organismes officiels ont besoin de l’approbation du comité permanent de la CBCK avant de publier une déclaration ou un communiqué, sauf s’il s’agit des messages habituels relevant du calendrier liturgique.

Parallèlement, Mgr Cho a rappelé qu’à l’échelon diocésain, même les organismes « officiels » de l’Eglise avaient besoin de l’approbation de leur évêque avant d’exprimer une position publique. Dans ces organismes sont inclus les comités diocésains comme ‘Justice et paix’, ceux de l’aide sociale, de la réunification et du dialogue interreligieux.