Eglises d'Asie

Le « Manuel des maladies courantes et leur traitement” édité en collaboration par Caritas Manila et l’UNAIDS donne aux catholiques des renseignements précis sur l’immunodéficience et le sida

Publié le 18/03/2010




Pour informer les fidèles sur tout ce qui concerne le sida, un guide de la santé composé dans le respect de l’enseignement de l’Eglise catholique sur le sujet vient de paraître. Caritas Manila et le Programme des Nations Unies sur le sida (UNAIDS) ont travaillé ensemble pour présenter le sida dans un guide intitulé “Manuel des maladies courantes et leur traitement Le but principal de cette collaboration était d’agit pour que le sida et l’infection virale de l’immunodéficience qui y conduit ne soient plus considérés comme une maladie honteuse (1).

Teodorico Gagalac, coordinateur de la Caritas Manila, a expliqué aux journalistes que son organisation prévoyait, d’ici le mois de mars, de distribuer ce manuel de 500 pages à tous les prêtres et à tout le personnel de santé des cinq diocèses, très peuplés, correspondant à la province ecclésiastique de Manille. Cette collaboration relève, a-t-il ajouté, d’un accord signé en 1998 entre Caritas Internationalis et l’UNAIDS, destiné à améliorer l’information des populations sur le sida et à lutter contre la discrimination dont sont souvent victimes les personnes infectées par le virus.

Teodorico Gagalac a indiqué que Caritas Manila, avec le soutien de la représentation philippine d’UNAIDS, avait fait imprimer 50 000 exemplaires de ce manuel qui contient un chapitre entier mais “expurgé” sur le virus du sida. Il a expliqué qu’en employant l’adjectif “expurgé il voulait seulement indiquer que “tout ce qui s’opposait aux enseignement officiels de l’Eglise avait été écarté”. La plupart des suppressions visaient l’usage du préservatif et les débats sur les “rapports sexuels sans risque”. D’après Teodorico Gagalac, le chapitre sur le sida présente cette maladie et insiste sur la prévention, en recommandant de suivre les enseignements de l’Eglise dans la fidélité à son conjoint. Teodorico Gagalac signale que ce chapitre a été édité par l’UNAIDS sur la base de son accord avec la Caritas Internationalis.

“Nous aimerions lutter contre la honte qui stigmatise les victimes du sida et donner un soutien et une formation à ceux qui sont infectés et aux autres explique le responsable, ajoutant que ce guide de la santé devrait être distribué en priorité au personnel soignant des communautés urbaines défavorisées. Conching Embudo, assistante paroissiale de l’église San Felipe Neri, à Mandaluyong, a entendu parler de ce guide et attend avec impatience d’en recevoir un exemplaire. Bénévole, elle espère l’utiliser pour s’entretenir du sida avec ses paroissiens. Elle dit aussi espérer qu’une bonne compréhension de cette maladie encouragera les gens à tendre la main aux victimes.

Le ministre de la Santé, Francisco Duque, a donné une conférence de presse près de Manille, le 31 janvier, où il a affirmé que, de 1986 à décembre 2005, son ministère avait enregistré 11 168 cas d’immunodéficience dans l’ensemble du pays. Il a encore précisé que 1 177 hommes avaient été contaminés lors de rapports homosexuels et que les injections intraveineuses de drogue en avaient provoqué 349 autres. Avaient été déclarés 1 138 cas parmi les prostituées et 286 chez leurs clients. Les 8 000 autres cas ont été relevés parmi les travailleurs émigrés à l’étranger, les travailleurs de la mer, les domestiques et les artistes de cabaret ; certains médecins ou infirmières employés à l’étranger figurent aussi au nombre des personnes infectées par le virus.

Maria Elena Borromeo, médecin et coordinatrice des activités de l’UNAIDS aux Philippines, considère ce manuel comme une “opportunité pour donner plus d’informations”. Exprimant sa gratitude à l’égard de l’Eglise qui a su retenir les “éléments positifs” du programme sur le sida, elle a rappelé que l’idée d’un manuel de la santé datait de novembre 2004.