Eglises d'Asie

Lors de l’ouverture de la 27e Assemblée générale de la Conférence épiscopale, le nonce a invité l’Eglise catholique à s’investir davantage dans l’enseignement dispensé aux pauvres

Publié le 18/03/2010




Lors de l’ouverture de la 27e assemblée générale de la Conférence épiscopale des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), qui s’est tenue du 8 au 15 février, au séminaire pontifical de Bangalore, dans l’Etat du Karnataka, le nonce apostolique, Mgr Pedro Lopez Quintana, a appelé les responsables de l’Eglise catholique en Inde à s’investir davantage dans l’enseignement dispensé aux plus pauvres, selon le thème choisi par la CBCI : “L’enseignement catholique : préoccupation de l’Eglise en faveur des plus pauvres 

A cette occasion, Mgr Quintana a salué la pertinence du thème choisi par les évêques, non seulement pour l’Eglise mais également pour la nation indienne toute entière. Il a invité les institutions d’enseignement catholique à redécouvrir l’amour qui peut être étouffé derrière des idéologies, la bureaucratie ou le professionnalisme. Il a également précisé que, si la préoccupation pour les plus pauvres date de l’Eglise primitive, le concile Vatican II l’a remise à l’ordre du jour. “Ce défi est crucial en Inde où 30 % des 1,02 milliard d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’Eglise catholique se doit d’utiliser la respectabilité et la notoriété de ses institutions éducatives pour apporter espérance et justice aux plus pauvres a-t-il ajouté. Le nonce apostolique a par ailleurs salué les actions “courageuses et créatives” qui ont été entreprises en faveur des basses castes et des populations aborigènes, afin de promouvoir “une société fondée sur des principes de justice 

Après avoir abordé les défis actuels tels “les innovations techniques profondes” ou la mondialisation qui élargit le fossé entre les plus riches et les plus pauvres, Mgr Quintana a invité l’assemblée à ne pas se contenter de placer ses priorités dans l’enseignement catholique, mais à réévaluer plus vigoureusement la place qui est donnée aux plus pauvres afin que l’Eglise soit entendue. Selon le prélat, malgré “de bonnes intentions force est de constater que les institutions catholiques éducatives indiennes touchent majoritairement “la classe dirigeante et les plus riches Pour cela, le nonce a encouragé les évêques à travailler davantage avec les laïcs et les religieux catholiques de leur diocèse. Selon Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore, 42,5 % des dix millions d’élèves scolarisés dans l’enseignement catholique viennent de milieux défavorisés.

Le représentant du pape a ensuite abordé la réalité “pluriethnique, plurireligieuse et multiculturelle” de l’Inde, qui lance de grand défis aux évêques indiens, notamment en matière de préjugés à dissiper, tels l’idée répandue selon laquelle le christianisme serait une religion étrangère, et dans le domaine du dialogue interreligieux : “Le dialogue permettra de surmonter les obstacles, mais il ne pourra être fructueux que si l’Eglise reste fidèle à l’invitation du Christ qui nous est faite d’annoncer l’Evangile dans sa totalité, à toutes les nations a-t-il confié.