Eglises d'Asie – Indonésie
Un parti politique d’inspiration catholique lance un appel pour un retour à l’idéal du “pancasila”
Publié le 18/03/2010
“La conduite de l’élite politique ne correspond plus aux nobles valeurs du pancasila peut-on lire dans le texte signé par Stefanus Roy Rening et Ignace Santrijo Wibowo, respectivement président et secrétaire général du parti. La persistance des conflits interethniques et interreligieux en est le résultat, affirment-ils. La motion rappelle le drame récent survenu à Poso, dans la province de Célèbes-Centre, et la fermeture des lieux de culte à Java (2). Il accuse les fonctionnaires d’ignorer le pancasila et de faire passer leurs intérêts personnels et corporatistes avant l’intérêt national. Avec l’importante dette contractée à l’étranger, la corruption, la destruction de l’environnement, les violations de droits de l’homme et la pauvreté, il se pourrait qu’un jour, avertissent les auteurs de la motion, la nation se retrouve au rang des “Etats faillis”.
C’est pourquoi le parti appelle la nation à revenir au pancasila pour sauvegarder le pluralisme, la démocratie et la solidarité. Demandant spécialement aux responsables politiques et gouvernementaux de soutenir cet idéal, le parti déclare soutenir à son tour les efforts du gouvernement dans son combat contre les violences ethniques et religieuses, contre la corruption et la dégradation de l’environnement. “Nous avons pris l’engagement de bâtir une nouvelle civilité, un nouvel habitus politique, grâce à des efforts novateurs pour combattre la corruption, la collusion, le népotisme et la politique de l’argent peut-on encore lire dans la motion.
Des responsables de la communauté catholique indonésienne ont déclaré, le 24 janvier dernier, vouloir soutenir l’appel du PKD d’Indonésie. Par exemple, le P. Franz Magnis-Suseno, de l’Ecole de philosophie de Driyarkara, dirigée par la Compagnie de Jésus, a affirmé la nécessité de restaurer le pancasila, qu’il définit comme “le consensus national pour un traitement égalitaire de tous les citoyens”. Cependant, il conseille au PKD d’Indonésie de s’allier aux autres partis politiques, vu le petit nombre des catholiques dans le pays (3). Ce jésuite indonésien, d’origine allemande, exprime l’espoir de voir le gouvernement rester ferme dans son traitement des problèmes religieux. Paulus Januar, secrétaire général de Solidarité démocratique catholique d’Indonésie, et Niko Uskono, président du comité national de la Jeunesse catholique, l’un et l’autre, soutiennent le P. Magnis-Suseno quand il demande que les catholiques travaillent avec tous leurs compatriotes des autres religions pour conserver le pancasila. Januar souligne d’ailleurs que la déclaration finale de la Grande assemblée de l’Eglise catholique d’Indonésie de novembre 2005 s’était exprimée sur le sujet. “Alors qu’il était ignoré ou mal utilisé par le gouvernement de l’ancien régime, il faut revenir au pancasila affirme-t-il. Réaffirmer le rôle du pancasila dans le renforcement des relations entre les citoyens est également important pour A. Djoko Wiyono, président du Forum de Djakarta de la communauté catholique indonésienne, et pour Chris Siner Key-Timu, un homme politique catholique.