Eglises d'Asie

Mgr Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul, fait partie des quinze évêques élevés à la dignité de cardinal par le pape Benoît XVI

Publié le 18/03/2010




Parmi les quinze nouveaux cardinaux, dont les noms ont été publiés ce 22 février, figure celui de l’archevêque de Séoul, Mgr Nicholas Cheong Jin-suk. Agé de 74 ans, Mgr Nicholas Cheong rejoint ainsi les rangs des cardinaux-électeurs, âgés de moins de 80 ans ; il est le seul cardinal coréen de ce collège, le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, archevêque émérite de Séoul étant âgé de 83 ans.

Né le 7 décembre 1931 à Séoul, ordonné prêtre en 1961, chancelier de l’archidiocèse de Séoul de 1965 à 1967, le cardinal Nicholas Cheong est un spécialiste du droit canon, discipline qu’il a étudiée à Rome, à l’université urbanienne, en 1970. Nommé évêque du diocèse de Cheongju – second évêque de ce diocèse érigé en 1962 et confié dans un premier temps à un missionnaire étranger -, Mgr Nicholas Cheong est retourné à Séoul en 1998, lorsque le pape Jean-Paul II l’a appelé à prendre la succession du cardinal Stephen Kim, alors âgé de 76 ans.

La tâche de succéder à une personnalité d’envergure comme celle du cardinal Kim n’était pas aisée, mais elle a su être assumée par ce prélat, moins visible sur la scène publique que son prédécesseur, mais néanmoins engagé dans les débats de la société contemporaine coréenne (1). Sur un plan diocésain, Mgr Nicholas Cheong a aussi su mener un important travail de réorganisation, dans un diocèse devenu le plus important du pays, puisqu’il regroupe près d’un tiers des catholiques du pays. Les catholiques représentent un peu plus de 10 % de la population totale de la ville et, en 2000, Mgr Nicholas Cheong a présenté un plan pastoral ambitieux, dont l’objectif est d’amener au catholicisme 18 % des près de 13 millions d’habitants résidant sur le territoire de l’archidiocèse de Séoul (2). Egalement administrateur apostolique du diocèse de Pyongyang, il a nommé en 2004 un prêtre de son diocèse vicaire épiscopal pour Pyongyang, signe de la volonté de l’Eglise en Corée du Sud de mettre en oeuvre son action en ce qui concerne la reconstruction de l’Eglise catholique au Nord (3).

Aux journalistes venus l’interroger après son élévation au cardinalat, Mgr Nicholas Cheong a rendu un hommage appuyé au cardinal Kim, « mon professeur, mon mentor et qui est comme un membre de ma famille ». Il a aussi qualifié sa nomination de reconnaissance par l’Eglise universelle de la croissance de l’Eglise de Corée, mais aussi de la nation tout entière. Tout comme la Corée est entrée à l’OCDE, l’Eglise de Corée fait désormais partie des trente Eglises de par le monde qui comptent deux cardinaux au moins. « C’est un grand honneur a-t-il commenté. Au sujet d’une éventuelle visite du pape en Corée, il a souligné qu’aujourd’hui, il serait inconcevable que le Souverain Pontife ne visite pas la péninsule dans sa totalité, mais « l’attitude du Nord » interdirait une telle visite tant la liberté religieuse est inexistante en Corée du Nord. « Avant de s’engager sur le chemin menant à la réunification, les deux Corée doivent se pardonner mutuellement et se repentir pour ce qui a été commis durant la guerre civile et la période qui a suivi a-t-il souligné.

En tant que canoniste, Mgr Nicholas Cheong est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages et le traducteur de plusieurs autres. Modérateur de la Société des Missions Etrangères de Corée et de l’Institut catéchétique catholique, il est aussi membre de quatre commissions de la Conférence épiscopale de Corée (Commission pour le clergé et les religieux, Commission doctrinale, Commission spéciale pour la réconciliation du peuple coréen et Commission spéciale pour promouvoir les béatifications et les canonisations).