Eglises d'Asie – Japon
Après 39 années d’existence, un programme télévisé d’initiation à la foi catholique disparaît
Publié le 18/03/2010
A l’origine de ce programme se trouvait un missionnaire des Maryknoll, le P. James Hyatt. Aujourd’hui âgé de 83 ans et incardiné dans le diocèse de Tokyo, le prêtre américain avait commencé par fonder, en 1952, Yoki Bokusha Undo (YBU, Le mouvement du Bon Pasteur). Basé à Kyoto, YBU avait pour objet de publier des fascicules présentant la foi chrétienne. Convaincu que l’évangélisation dans un pays comme le Japon devait aussi passer par l’utilisation des mass-media, le P. James Hyatt commença dès 1957 un programme de cinq minutes, diffusé par à la radio. En 1966, la télévision décollant au Japon, le prêtre passa à ce nouveau média, tout en continuant l’impression de brochures et la diffusion du programme à la radio. Animé par l’idée selon laquelle, en étant encouragée, toute personne est capable de changer le monde pour le mieux, YBU a produit des programmes présentant le message chrétien et renvoyant ceux des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs qui voulaient en savoir plus à un cours par correspondance sur la doctrine et l’Eglise catholiques. Afin de toucher un public aussi large que possible, les programmes présentaient des interviews de personnes très variées, qu’elles soient ou non en lien avec l’Eglise.
Dans une lettre récente au Katorikku Shimbun, hebdomadaire catholique, le P. Hyatt explique que les programmes télévisés produits par YBU ont reçu un coup fatal lorsqu’en 1998, Nippon Television Network (NTV), un des principaux réseaux du pays, a décidé de déprogrammer l’émission hebdomadaire sur les villes de Fukuoka, Hiroshima, Nagoya, Osaka et Kyoto. La diffusion a continué sur les ondes de vingt-six stations de télévision locales et sur les chaînes satellite, “mais, parce que le programme était désormais diffusé à 5 heures du matin, l’audience a chuté écrit le missionnaire américain, qui ajoute que les coûts de production demeurant ce qu’ils étaient, la situation est vite devenue intenable (1).
Le P. Masahiro Kondo a participé à la conception du programme et à la recherche de nouvelles sources de financement. Lorsqu’il demandait de l’aide, “les gens répondaient parfois : ‘Oh, mais vous le faites encore ?'”. Pour lui, c’est le signe que la plupart des catholiques n’avaient même pas idée que le programme existait encore. Pour le P. Peter Von Essen, 74 ans, qui a travaillé auprès de YBU dans les années 1980, la disparition de Kokoro no Tomoshibi est peut-être dommage, mais il préfère rendre grâce pour “toutes les personnes” qui ont pu connaître l’Eglise à travers l’ouvre du P. Hyatt et de ses collaborateurs. Après l’arrêt du 30 mars, YBU continuera la production de programmes radio ainsi que la réalisation de brochures hebdomadaires pour les paroisses ; l’accent est désormais porté sur le développement du site Internet (www.tomoshibi.or.jp).