Eglises d'Asie

Parce que l’Eglise croît, les missionnaires recourent à de nouvelles méthodes et inaugurent de nouveaux locaux

Publié le 18/03/2010




Parce que la porte est basse, un adulte doit se courber pour entrer dans une ger, l’habitat traditionnel mongol. Ronde et recouverte de feutre et de toile, deux poteaux de bois la soutiennent de l’intérieur. Dans une de ces ger de 10 mètres de diamètre transformée en chapelle provisoire, les fidèles de la paroisse Ste Marie se pressent les uns contre les autres Un gros poêle électrique est nécessaire pour lutter contre la température extérieure, glaciale en hiver. Il n’est pas facile, dans ces conditions, de célébrer l’Eucharistie dominicale et pourtant, c’est le lot du P. Ernest Biscardi, un prêtre italien, missionnaire de la congrégation Notre-Dame de la Consolata, arrivé en Mongolie il y a à peine un an.

La paroisse Notre-Dame de l’Assomption, appelée plus communément Ste Marie, a été fondée il y a seulement trois ans (1). Les locaux paroissiaux sont bien agencés et très fréquentés. Ils comprennent des classes pour le catéchisme, une cuisine, un réfectoire, quelques chambres et un bureau. Mais la chapelle de 70 places est devenue rapidement trop petite. La décision de l’agrandir a été prise en décembre 2004, mais la construction n’a pu démarrer que six mois plus tard. Pour l’instant, même si la messe du samedi après-midi est réservée aux enfants, la messe du dimanche, pour accueillir tous les fidèles adultes, doit être célébrée dans deux ger différentes installées sur le terrain paroissial, reliées par une télévision intérieure.

Les prêtres et les religieuses de la Consolata sont arrivés en Mongolie il y a une année et, pour ceux d’entre eux qui ne sont plus très jeunes, l’apprentissage de la langue mongole prend du temps, explique le P. Biscardi en souriant. Il a appris par cour les prières eucharistiques, mais l’homélie lui pose encore de sérieux problèmes. Pour y remédier, il fait chanter et lire des textes liturgiques projetés sur un écran suspendu à côté de l’autel.

Pour l’instant, au-delà des inconvénients d’une chapelle encore en construction, la paroisse pense à acheter une petite construction en bois dans ce qui ressemble à un bidonville, à Niseh, près de l’aéroport d’Oulan-Bator. Elle doit aussi assurer une messe le dimanche à Shuvuu, à 40 km. à l’ouest de la capitale. C’est le P. Giorgo Marengo qui célèbre la messe à Niseh. « Nous sommes comme en famille entre dix et vingt personnes, la moitié sont des enfants, quelques adolescents et un petit groupe d’adultes qui, comme partout, est composé de femmes explique-t-il. Les prêtres viennent à Niseh quatre fois par semaine pour célébrer l’Eucharistie, visiter les familles et rencontrer les gens. Le P. Marengo décrit cette petite communauté : « Les familles sont dirigées par les mères. Elles habitent de petites baraques ou des ger, sans arbres, sans animaux, dans un grand dénuement. Les enfants, nombreux, sont impatients de faire quelque chose de gentil, d’apprendre, d’être aimés et écoutés. »

Le P. Stephen Kim, curé de la paroisse, explique pourquoi « il est nécessaire » d’organiser des chapelles de quartier. « Tout d’abord, nous n’avons vraiment que très peu d’espace ici depuis que les travaux d’agrandissement ont commencé à la paroisse. Deuxièmement, beaucoup de nos paroissiens habitent assez loin, à Niseh, Yaarmag, Zuun Mod et Shuwuu explique ce prêtre coréen, originaire du diocèse de Daejon. Le trajet jusqu’à la paroisse représente pour les gens une grande dépense, spécialement pour ceux qui gagnent leur vie en ramassant les bouteilles vides ou pour les chômeurs avec des enfants. C’est pourquoi le P. Kim estime que l’Eglise catholique doit s’étendre davantage parce que sa présence « est encore trop cantonnée aux abords de la capitale où se trouvent les trois seules paroisses du pays. A Pâques, environ 80 catéchumènes seront baptisés.