Eglises d'Asie

Uttar Pradesh : des responsables chrétiens ont vivement condamné le triple attentat qui a frappé la ville sainte de Bénarès le 7 mars dernier

Publié le 18/03/2010




Des responsables chrétiens ont vivement condamné le triple attentat sanglant qui a frappé, le 7 mars dernier, la ville de Varanasi (Bénarès) dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, le plus haut lieu saint de l’hindouisme. Ils ont notamment qualifié ces trois attaques d'”actes lâches La première bombe a explosé en fin d’après-midi dans le temple Sankatmochan (‘celui qui apaise les angoisses’), dédié à la divinité Hanuman, où quelque 1 500 personnes s’étaient rassemblées pour prier le mardi, jour favorable pour être exaucé, selon la tradition hindoue. Quelques minutes plus tard, une seconde bombe explosait dans une salle d’attente de la gare ferroviaire de Bénarès, puis une troisième dans un train, ce triple attentat faisant au moins 23 morts et 68 blessés.

Ces attaques ont été revendiquées par un groupe islamiste inconnu, mais, pour la police indienne, il s’agit là d’un “groupe écran et elle privilégie la piste de deux groupes islamistes pakistanais, actifs au Cachemire indien : le Lashkar-e-Taiba – déjà accusé par la police indienne d’être à l’origine du triple attentat de New Delhi, qui avait fait 66 morts, le 29 octobre dernier – et le Jaish-e-Mohammed – qui avait revendiqué des attaques suicide, notamment celle contre le parlement cachemiri en décembre 2001 qui avait fait 40 victimes.

Mgr Patrick D’Souza, évêque catholique de Varanasi, s’est dit “choqué qu’on puisse être tombé si bas au point de tuer des personnes innocentes qui prient dans des temples, des mosquées ou des églises”. Différents mouvements chrétiens (1) ont également dénoncé, dans une lettre commune, le triple attentat du 7 mars dernier : “Ce genre d’attaques qui fait reculer la paix et les démarches de réconciliation ne profite à aucun groupe, pas même aux groupes religieux extrémistes qui souhaitent exacerber les passions et creuser les fossés pour en tirer des avantages politiques.”

Peu de temps après ces violences, le pays a été mis en état d’alerte maximale, et des forces de sécurité ont été déployées dans les zones sensibles et les différents sites religieux du pays, afin d’éviter toute escalade de violences intercommunautaires. L’évêque de Bénarès a souligné que, si un vent de panique et de fortes tensions s’étaient fait sentir juste après les attentats, les autorités ont pris des mesures qui ont permis de rétablir la situation. Mgr D’Souza s’est dit soulagé de voir que ces attentats n’avaient pas provoqué de manifestations ou d’attaques antimusulmanes. “Les gens ont recommencé à se rendre dans les temples. Cet état d’esprit fait partie de la culture de Bénarès, où la population est habituée à vivre ensemble. Si cela n’avait pas été le cas, Dieu seul sait ce qui aurait pu se passer a-t-il précisé. Mgr D’Souza a demandé aux prêtres, religieux et à tous les catholiques de prier pour le repos des âmes des victimes, ainsi que pour le prompt rétablissement des personnes blessées, ajoutant que “seules les prières peuvent guérir, dans de telles circonstances 

Le 10 mars dernier, un rassemblement interreligieux a réuni plus de cinq cent personnes de religion bouddhiste, chrétienne, hindoue, jaïn, musulmane et sikh autour d’une conférence ayant pour thème “démocratie et terrorisme”. Les participants se sont ensuite retrouvés pour une marche de la paix dans la “cité éternelle”, qui s’est terminée par un temps de prière pour les victimes des attentats au temple Bharatmata.