Eglises d'Asie – Philippines
Un évêque dit sa tristesse de voir promu un général pourtant connu pour les violations des droits de l’homme qui ont été commises sous ses ordres
Publié le 18/03/2010
Les accusations de violations des droits de l’homme, commises lors d’opérations militaires, sous les ordres du général Jovito Palparan Jr., dirigées contre la rébellion communiste ont reçu un écho international, lorsqu’en juillet 2005, une mission chrétienne ocuménique internationale s’est rendue dans la province. Le rapport de la mission fait état de mauvais traitement commis par l’armée et notamment des ordres donnés par le général pour monter des embuscades contre des supposés partisans de la rébellion communiste ; des chrétiens et un pasteur ont trouvé la mort lors de ces opérations. Toujours selon la mission, il s’est avéré que les plaintes pour violations des droits de l’homme ont augmenté après la nomination de Jovito Palparan comme commandant de la région Visayas-Orientales – dont Samar fait partie. Les gens interrogés, dont des fonctionnaires locaux et provinciaux, ont déclaré qu’ils suspectaient les militaires de chercher à protéger, dans la région, des intérêts financiers privés, notamment liés à l’extraction minière et à l’exploitation forestière (1).
En dépit de ces accusations, Jovito Palparan a été décoré le 20 mars dernier, lors du 109e anniversaire des forces armées philippines. Promu général de division, il a été nommé commandant de la région militaire de Luzon-Centre, dans la partie nord du pays. « C’est ajouter l’insulte à la blessure si on se souvient des nombreuses affaires qui lui sont attribuées s’est indigné Mgr Palma, ajoutant qu’il était certain que les déplacés, les orphelins, les veufs ou les veuves qui ont tout perdu du temps où Jovito Palparan était actif dans la région « se sentent personnellement insultés par l’honneur qui lui est fait ».
Des organisations de défense des droits de l’homme ont porté plainte contre Jovito Palparan. Cependant, l’an dernier, interrogé par une commission de la Chambre des représentants, le chef d’état-major de l’armée philippine a déclaré que les accusations portées contre le général étaient sans fondement et « hautement malveillantes ».