Eglises d'Asie

Bengale occidental : plusieurs milliers de chrétiens ont manifesté pour s’opposer au renforcement de la mainmise du gouvernement sur les écoles privées

Publié le 18/03/2010




Le 4 avril dernier, quelque 6 000 enseignants et lycéens, majoritairement chrétiens, ont manifesté dans les rues de plusieurs villes de l’Etat du Bengale occidental, afin de protester contre un amendement du gouvernement communiste qui vise à renforcer sa mainmise sur la gestion des écoles privées auprès des minorités, notamment en matière de recrutement des enseignants. La manifestation à Asansol, conduite par Mgr Cyprian Monis, évêque du lieu, s’est terminée par la rencontre avec un magistrat, à qui on a remis un mémorandum adressé au gouverneur.

Par un amendement à une loi préexistante, il est désormais prévu que seule la School Service Commission, dont les membres auront été désignés par le gouvernement, pourra nommer les enseignants dans les écoles privées qui reçoivent des fonds publics. Cet amendement a été ratifié par le gouvernement le 20 février dernier, et, pour devenir effectif, il devra recevoir la signature du gouverneur de l’Etat, à qui la Constitution de l’Union indienne donne la responsabilité de vérifier la constitutionnalité des projets de lois gouvernementaux.

Selon Mgr Cyprian Monis, cet amendement est “perçu comme une intrusion du gouvernement dans le fonctionnement des écoles privées au service des minorités Il a ajouté que des enseignants d’une vingtaine d’écoles privées, gérées par des chrétiens ou des sikhs, se sont joints à la manifestation d’Asansol. Pour Mgr Brojen Malakar, évêque de Barrackpore, de l’Eglise (protestante) de l’Inde du Nord, “l’éducation n’est pas une profession mais une vocation. Par conséquent, nous ne pouvons tolérer l’ingérence du gouvernement dans la nomination des enseignants”.

A l’heure actuelle, le recrutement des enseignants se fait déjà en collaboration avec le système éducatif public : il est en effet mené par un comité, nommé par la direction de l’école et composé de cinq experts dont un enseignant du secteur public. Lorsqu’un candidat est sélectionné, le comité envoie son dossier à l’inspection régionale de l’Education. Pour le ministre de l’Education, Kanti Biswas, l’amendement en question vise à uniformiser les méthodes d’enseignement au sein de l’Etat.