Eglises d'Asie

Hung Hoa : l’afflux récent de nouveaux prêtres est en train de transformer le visage de l’Eglise de ce diocèse de montagne

Publié le 18/03/2010




Les récentes facilités accordées aux établissements de formation du clergé dans le nord du Vietnam et les nombreuses ordinations de nouveaux prêtres qui ont eu lieu ces temps derniers sont en train de transformer le visage de l’Eglise dans certains des diocèses du nord. C’est en particulier le cas de Hung Hoa, diocèse le plus vaste du Vietnam, dont le territoire de 54 500 km couvre plusieurs provinces de la région montagneuses du nord-ouest du pays. La communauté catholique, très dispersée, compte 200 000 fidèles, soit environ 3,5 % de la population, un taux largement inférieur au pourcentage national de catholiques au Vietnam.

En quelques mois, un impressionnant renfort de nouveaux prêtres a été envoyé dans des paroisses dont certaines n’ont pas eu de desservant durant plus de soixante ans. Il faut dire que, depuis 2003, date à laquelle a été nommé le nouvel évêque du diocèse, vingt-trois prêtres ont été ordonnés. Cinq d’entre eux avaient reçu le sacerdoce lors de l’ordination historique de Hanoi du 29 novembre 2005, présidée par le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples (1). Une ordination présidée sur place par l’évêque du lieu, le 14 février dernier, avait conféré la prêtrise à onze diacres. L’évêque du diocèse ayant décidé de donner la priorité à l’évangélisation, tous ces jeunes prêtres ont été envoyés dans diverses paroisses éloignées de ce vaste diocèse, où les fidèles vont pour la première fois depuis un demi siècle participer aux cérémonies de la semaine sainte dans leur propre église.

Ce sera le cas, par exemple, de la paroisse de Sa Pa (Chappa) (du nom de la montagne la plus élevée du Vietnam), dans la province de Lao Cai, où un prêtre de 35 ans, Paul Pham Van Binh, a été nommé. Le denier prêtre à avoir eu la charge de cette paroisse est un prêtre des Missions Etrangères, le P. Bertrand Idiart-Alhor. Il y était resté onze ans, avant d’être assassiné, le 18 mai 1948, sur son prie-Dieu, alors qu’il se préparait à monter à l’autel. Le ministère du nouveau curé s’exerce bien au-delà de la communauté chrétienne établie autour de l’église de Sa Pa. Le jeune prêtre devra encore assurer la charge pastorale de divers autres groupes de chrétiens résidant dans la région de Diên Biên Phu, à la frontière du Laos et dans la province de Lai Châu.

Partout où sont nommés ces nouveaux prêtres, on trouve la même émotion dans la communauté des fidèles. A la paroisse de Mong Son, dans la province de Yên Bai où l’évêque du diocèse, Mgr Vu Huy Chuong, présidait le 23 mars dernier la messe d’installation du nouveau curé, le jeune prêtre Michel Nguyên Tiên Quang, un des 3 000 fidèles présents à la cérémonie, expliquait ainsi sa joie : “Nous sommes extrêmement heureux d’accueillir le premier curé résident depuis quarante ans. Les églises desservies les plus proches se situait à quarante ou soixante kilomètres de chez nous, distance infranchissable pour les plus pauvres, les malades, les femmes et les enfants, qui se contentaient d’une assemblée de prières dans une chapelle en bois, construite dans les années 1970” (2).

C’est ainsi que, peu à peu, grâce à ses nouvelles “recrues”, le diocèse est en train de changer de visage. L’évêque va essayer d’assurer une présence pastorale dans les multiples provinces qui composent son diocèse, dont certaines sont encore dépourvue de prêtres, comme, par exemple, les provinces de Hoa Binh, de Son la, de Lai Châu et de Diên Biên.