Eglises d'Asie – Inde
L’archevêque de Delhi a demandé à Medha Patkar de suspendre la grève de la faim qu’elle a entamée le 30 mars dernier pour protester contre la construction d’un barrage hydroélectrique
Publié le 18/03/2010
L’archevêque a également demandé au Premier ministre, Manmohan Singh, d’étudier sérieusement la demande de dédommagement des milliers de familles expulsées de leurs terres par la construction du barrage (1), pour lesquels Medha Patkar et son association, Narmada Bachao Andolan (‘Save Narmada ), se battent depuis près de vingt ans (2). Le Narmada, un fleuve long de 1 300 kilomètres qui traverse trois Etats du pays (3), est en effet devenu le lieu d’un projet considérable comprenant la construction de 30 grands barrages, 135 barrages de taille moyenne et quelque 3 000 digues.
Le mois dernier, les autorités indiennes ont donné leur feu vert pour surélever le Sardar Sarovar, le plus grand barrage de ce gigantesque projet de développement économique. Selon Medha Patkar, diplômée en médecine et chercheuse en sciences sociales, l’élévation du barrage menace directement plus de 35 000 familles, la plupart aborigènes, qui verront leurs champs et leurs habitations submergés en période de mousson, et qui, à l’heure actuelle, n’ont toujours pas été relogés. “Tant qu’ils n’arrêteront pas de surélever le barrage et de détruire la vallée Narmada, je continuerai la grève de la faim a-t-elle déclaré à un journaliste de l’agence Reuters. Quatre autres personnes, toutes issues de la région touchée par le projet hydroélectrique, accompagnent Medha Patkar dans sa grève de la faim.
En 2004, des milliers d’habitants de la ville d’Harsud, qui, au départ, avaient refusé les indemnités offertes par le gouvernement, furent contraints de quitter leurs habitations du fait de la montée des eaux, causée par un autre barrage construit sur le fleuve Narmada.
Dans l’Etat du Madhya Pradesh, où des dizaines de milliers de familles ont déjà été déplacées, “pas une seule ne s’est vue attribuée une portion de terre cultivable, et beaucoup ont été obligées d’accepter des indemnités non équitables a commenté Prashant Bhushan, le conseiller juridique du Narmada Bachao Andolan.