Eglises d'Asie

Les prêtres sont heureux mais rencontrent des difficultés dans les relations avec leurs confrères

Publié le 18/03/2010




D’après une récente enquête, les prêtres d’un archidiocèse de Corée du Sud sont heureux d’être prêtre mais trouvent difficiles de maintenir de bonnes relations avec leurs confrères. L’enquête menée auprès de 143 prêtres de l’archidiocèse de Gwangju (Kangju) révèle que 41,2 % d’entre eux pensent que la prêtrise vaut vraiment la peine d’être vécue contre 47,1 % qui admettent être « relativement » satisfaits alors que 11 % disent y trouver « peu » de satisfaction et qu’un seul avoue n’être pas du tout satisfait.

Les résultats de l’enquête ont été publiés dans le Bulletin hebdomadaire diocésain au cours des quatre dimanche du mois de mars dernier. L’enquête a été menée durant le conseil presbytéral, qui s’est tenu du 17 au 18 octobre dernier pour préparer le 70e anniversaire de l’archidiocèse en 2007. Interrogés sur les difficultés rencontrées dans leurs relations de travail, 37,1 % on répondu que les relations avec leurs confrères étaient les plus difficile à gérer. En revanche, 27,3 % ont reconnu que c’étaient plutôt celles avec leur évêque, 15,4 % celles avec les laïcs et 14 % celles avec les religieux et les religieuses. D’après le comité de préparation à cet anniversaire, l’enquête avait pour but d’obtenir des données sur la situation pastorale de l’archidiocèse afin de faire un bilan pour mieux préparer l’avenir.

Comme on leur demandait quel aspect de leur vocation leur semblait le plus passionnant, 42,6 % d’entre eux ont désigné la direction spirituelle et l’activité sacramentelle. Aider les catholiques à grandir dans la foi a été cité par 21,9 % et le soutien des paroissiens par 13 %. Interrogés sur les doutes qu’ils auraient pu éprouver au sujet de leur vocation 5,2 % ont répondu qu’ils en avaient beaucoup éprouvés, 34,3 % qu’ils avaient eu quelques doutes, 53,7 % qu’ils en avaient « peu » rencontré et 6,7 % qu’ils n’en avaient « jamais » eu. Les deux situations qui ont provoqué des doutes ont été surtout les prêtres infidèles à leur vocation et les conflits entre prêtres, respectivement chez 25 % et 23,5 % d’entre eux.

Le P. Augustine Lee Jeong-joo, responsable du comité chargé de préparer ce 70e anniversaire a indiqué, le 24 mars, que l’archidiocèse avait pensé en priorité à « un examen de conscience en vue d’un renouveau » plutôt qu’à des « manifestations voyantes » comme pour les anniversaires précédentes. « Répondre à cette enquête signifiait pour les prêtres, de rentrer en eux-mêmes pour s’examiner et pour l’archidiocèse, de reprendre ces données pour une pastorale future. Nous avons organisé également une enquête pour les religieuses en novembre dernier et une pour les laïcs est en préparation a précisé le P. Lee.

Commentant les réponses des prêtres sur leurs difficultés relationnelles, le P. Lee a expliqué que les prêtres nouaient souvent entre eux des liens d’amitié très forts et, comme dans une famille, survenait des difficultés, « mais que cela ne veut pas dire qu’ils sont continuellement tourmentés par ces problèmes a-t-il expliqué.

La moitié des prêtres, 54 %, reconnaissent qu’entretenir de bonnes relations avec les fidèles est la plus grande difficulté rencontrée dans leur ministère et 21,6 % disent que c’est là où leur identité de prêtre est la plus contestée. Viennent ensuite le célibat, pour 10 %, et les problèmes économiques pour 5,8 %. Deux d’entre eux ont fait état de problèmes familiaux.

Dans cette enquête, il leur était aussi demandé de cocher leurs quatre principales priorités pastorales dans une liste de treize propositions. Les plus fréquemment citées ont été la liturgie et la spiritualité, 74,5 %, la formation des paroissiens, 68,8 %, les ‘petites communautés chrétiennes’, 43,3 %, le ministère des jeunes, 42,6 %. Le reste par ordre décroissant étant la mission, la famille, le service social, les groupes de dévotion, la justice sociale, les rencontres régionales féminines, l’administration paroissiale, le ministère auprès des agriculteurs, des pécheurs et le dialogue interreligieux.

Interrogés sur leur conception du rôle des laïcs dans l’Eglise, 41,1 % et 35,5 % ont répondu qu’ils les voulaient respectivement « partenaires » ou « assistants 22,7 % qu’ils étaient « l’objet » de leur ministère pastoral alors que 0,7 % les voulaient obéissants aux « ordres » et aux « directives » des prêtres. Le P. Lee pense que ces indications sont des « signes positifs » qui montrent les changements opérés depuis le Concile Vatican II. « Je pense que cette tendance ira en s’accentuant a-t-il ajouté.

Le P. Lee a enfin expliqué que le bureau pour la préparation de l’anniversaire de l’archidiocèse avait été mis sur pied en 2004 avec trois personnes dont lui-même, accompagné d’un comité de 80 prêtres, religieuses et laïcs.