Eglises d'Asie

Orissa : l’archevêque catholique de Cuttack-Bhubaneswar s’est dit inquiet pour la sécurité des chrétiens, après la conversion à l’hindouisme de quelque 300 chrétiens

Publié le 18/03/2010




L’archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, Mgr Raphael Cheenath, s’est dit inquiet pour la sécurité des chrétiens dans l’Orissa, après que des groupes de l’extrême droite hindoue eurent organisé, le 8 avril dernier, une campagne de “reconversion où 342 chrétiens auraient été convertis à l’hindouisme. Les organisateurs de cette conférence, le Rashtriya Swayamsevak Sangh, (RSS, Corps national des volontaires) et le Vishwa Hindu Parishad (Conseil mondial hindou, VHP), avaient prévu de convertir plus de 10 000 chrétiens et musulmans pendant le rassemblement qui s’est tenu durant trois jours à Chakapadu, un village aborigène appartenant au district de Kandhamal.

Le vice-président du VHP, Ashok Singhal, a demandé que le gouvernement de l’Union indienne édicte une loi interdisant toute conversion des hindous, et permette aux minorités chrétiennes et musulmanes de pouvoir revenir à “leur religion d’origine, l’hindouisme Ashok Singhal a toutefois refusé d’assimiler le retour des chrétiens à l’hindouisme comme un phénomène de reconversion, alors que l’Etat d’Orissa a voté une loi anti-conversion.

Des responsables catholiques de Kandhamal ont informé l’agence de presse Ucanews qu’aucun catholique ne faisait partie des chrétiens récemment reconvertis à l’hindouisme. Mgr Raphael Cheenath a souligné que, depuis vingt ans, ce type de rassemblement dans l’Orissa met en vedette des responsables hindous qui tiennent des discours provocants et multiplient les avertissements menaçants vis-à-vis des minorités religieuses (1). Reste encore à prouver que ces quelque 300 chrétiens se sont réellement convertis à l’hindouisme et qu’il ne s’agit pas d’allégations sans fondement avancées par des groupes de l’extrême droite hindoue, comme ce fut le cas en 2005 (2).