Eglises d'Asie

LE CULTE DES ANCETRES ET LES CHANGEMENTS DE LA STRUCTURE FAMILIALE DANS LE JAPON CONTEMPORAIN

Publié le 18/03/2010




La structure familiale japonaise a connu d’immenses transformations lors des dernières décennies. La famille japonaise type, fondée sur la descendance directe s’est effondrée laissant place à un structure familiale fondée sur le couple. C’est à partir des années 1960, période où le taux de natalité commençait à diminuer alors que l’espérance de vie augmentait, que le tournant vers la famille nucléaire s’est amorcé. Un autre phénomène a joué en faveur de la famille nucléaire : le déclin des mariages arrangés au profit des mariages d’amour.

Les changements de la structure familiale japonaise sont également liés à l’industrialisation et à l’urbanisation progressive de la société japonaise. S’éloignant de plus en plus du schéma de la famille traditionnelle qui abritait plusieurs générations, les Japonais en sont venus à préférer une nouvelle forme de famille, composée uniquement du mari, de la femme et des enfants. Il est important de noter que la structure familiale traditionnelle était le lieu central pour célébrer le culte des ancêtres.

Les études d’après guerre ont principalement abordé le sujet du culte des ancêtres par le biais des modifications apportées dans les célébrations funéraires, l’objectif étant de savoir si la cause de ces changements trouvait sa source dans l’effondrement du système traditionnel familial, ou s’il provenait simplement du changement de la structure familiale. Dans les familles de type patriarcal, la tombe des ancêtres et l’autel de la famille bouddhiste représentaient les éléments centraux des cérémonies relatives au culte des ancêtres, alors que dans la nouvelle structure familiale, c’est la vénération de , tablette funéraire, qui importe. Avec la baisse du taux de natalité, les familles sont devenues plus petites, et on a assisté à une augmentation du nombre des familles commémorant les cérémonies funéraires de leurs proches du côté maternel et paternel.

Toutefois, lorsqu’il s’agit des fêtes du Nouvel An, de , ou de l’Equinoxe, les coutumes traditionnelles du culte des ancêtres perdurent, et le nombre de personnes allant se recueillir sur les tombes des ancêtres ne diminue pas, les cérémonies funéraires des tombes étant une manière solennelle de vénérer les ancêtres et de forger des liens très importants entre les vivants et les morts.

Dans le Japon moderne, il existe différents types de tombes. Comme Inoue Haruyo le souligne, la tombe la plus commune est celle, héréditaire, de la famille, utilisée in perpetuum, par les membres de la famille. Les caractéristiques d’une telle tombe résident dans le fait qu’elle appartient exclusivement à la famille traditionnelle japonaise et qu’elle témoigne de la permanence et de la qualité de la lignée familiale (1). Par conséquent, lorsqu’on aborde la notion de structure familiale japonaise, il apparaît essentiel de prendre en compte l’aspect de la famille fondée sur la descendance directe d’une part, et la famille conjugale construite autour du mari et de l’épouse d’autre part.

La famille patriarcale, c’est-à-dire de descendance directe, « . est composée du mari et de la femme, d’un de leurs fils marié, de son épouse et de leurs enfants. Les deux cellules familiales ont un fils marié comme base, et ce type de structure familiale est communément appelé famille intégrée. Dans ce système linéaire direct, la position sociale des parents est assurée, la transmission des biens est protégée, et le culte des ancêtres sera assuré par un descendant. Ce type de famille a été conçu de manière à garantir la permanence et la perpétuation de la lignée directe » (2).

La deuxième structure familiale est « . composée du mari, de la femme et des enfants non mariés. Elle est crée dès qu’un homme et une femme se marient, et se dissout lors du décès des conjoints. Structurellement, cette famille d’une seule génération est appelée famille conjugale. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, ils quittent leurs parents et vont créer leur propre famille, indépendamment de leurs parents. Ce type de familles vénère les ancêtres aussi bien du côté maternel que du côté paternel » (3).

Par opposition, la famille traditionnelle japonaise, est un système ayant une généalogie continue qui lie les générations ; elle protège les droits du patriarche et garantit le fait que les ancêtres seront dûment honorés. A certains moments, il est apparu nécessaire d’adopter un fils pour perpétrer la continuité de la famille, mais aujourd’hui, cette coutume n’est plus pratiquée. L’ancienne structure familiale a laissé la place à la famille conjugale, qui perpétue le devoir d’honorer ses ancêtres du côté maternel et paternel.

I.) Modifications dans la structure familiale

Si on considère l’évolution du culte des ancêtres et des cérémonies funéraires en fonction des modifications de la structure familiale, il apparaît nécessaire d’analyser les conditions de vie de la société japonaise aujourd’hui, sous quatre périodes différentes.

1.) Démocratisation de la famille

De 1946 à 1960, on est passé d’un système familial traditionnel à celui de la famille conjugale. Oyama Takashi a été le premier à aborder ce sujet, en utilisant le système d’approche américain des sciences sociales. Il a réalisé une approche critique de la famille en abordant les questions de la pauvreté et de l’effondrement des anciennes idéologies. Dans les années 1950, les conditions de vie au sein des familles étaient chaotiques. La présence d’éléments appartenant à la structure familiale patriarcale, pendant la phase de démocratisation et de modernisation, n’a pas facilité la tâche pour dresser un tableau distinctif et précis de ces deux systèmes.

L’urbanisation et la concentration de la population dans les villes et les grandes cités sont apparues après la deuxième guerre, avec la reconstruction du pays. Si avant la deuxième guerre mondiale, les second et troisièmes fils des familles devaient quitter le foyer familial, à la fin des années 1950, même le fils aîné, qui aurait pourtant dû rester à la ferme, avait abandonné la vie rurale et était parti travailler dans les villes. Cet exode rural massif reflète bien la réticence des Japonais à vivre en milieu rural et leur attrait pour la vie urbaine. Une des principales motivations à ce changement de vie a été la recherche de la liberté, par opposition au système étroit de la structure familiale patriarcale et des relations compliquées qui pouvaient exister avec le chef de la famille. Des facteurs économiques ont également été à l’origine des changements de la structure familiale : différence de niveau et de type de vie entre le milieu rural et urbain, développement de la mécanisation.

Les milieux urbains ont ensuite influencé les provinces rurales avec l’arrivée de l’automobile, de l’électroménager, ainsi que la mécanisation de l’agriculture. Au cours des années 1960, le changement de la taille et du style de vie des familles japonaises était devenu évident (4) : la famille nucléaire avait pris de l’ampleur.

2.) La famille nucléaire des années 1960

Les années 1960 ont vu les problèmes familiaux s’intensifier et le nombre de divorces augmenter chez les couples. Cela s’est accompagné d’une montée de la délinquance juvénile, qui, comme l’a souligné le cabinet Ikeda, sont les conséquences de la forte croissance de l’industrie de haute technologie. Des analyses ont fait le lien entre ces deux problèmes majeurs (augmentation de la délinquance et des divorces) et les relations entre les enfants/parents et enfants/grands-parents affectées par le changement de la structure familiale. Les personnes âgées ont également été touchées par ces modifications sociales. Si, auparavant, elles étaient protégées par la structure familiale de type patriarcal, elles se sont retrouvées isolées, voire livrées à elles-mêmes, avec le développement des structures familiales nucléaires.

D’autres analyses mettent en exergue le lien entre les nouvelles opportunités de carrière et les différentes façons dont la famille évolue. Une partie de la jeunesse est ainsi devenue consciente du type de métier qu’il fallait exercer pour accéder à un certain niveau social. L’adoption d’un style de vie différent a ainsi contribué à modifier la structure familiale, notamment à travers la perception de la vie et des relations au sein de la société : hommes – femmes, milieu modeste – classe sociale élevée, jeunes – personnes âgées, monde agricole – monde rural. Selon Aoi Kazuo, ces évolutions de mentalité sont liées aux changements qui se sont produits au sein de la structure familiale : si dans les familles de type patriarcal, il était impossible de choisir librement son conjoint, avec le développement des mariages de type nucléaire, le rôle principalement procréateur du mariage a de plus en plus évolué vers une cellule centrée sur l’épanouissement amoureux et sexuel (5).

3.) Une famille composée d’individus

La forte croissance économique qui a débuté dans les années 1960, n’a pas autant bouleversé les structures familiales que la période des années 1970. La crise pétrolière de 1973 a en effet touché de plein fouet les familles japonaises. Maris et femmes devaient aller travailler pour subvenir aux besoins de la famille ; la violence domestique a commencé à apparaître, la délinquance juvénile à augmenter, et la société japonaise est entrée dans une phase de vieillissement. Dans les années 1960, flirter était devenu populaire chez les jeunes. A la fin des années 1970, l’idée de la famille patriarcale comme petite communauté a cédé du terrain devant celle de la famille composée d’individus.

Cette nouvelle tendance et ses conséquences – choix libre d’un conjoint ; déclin de la famille de type communautaire ; alcoolisme ; question des personnes âgées et des malades qui vivent seules – a provoqué un renouvellement des études sur la famille japonaise.

4.) Problèmes des années 1980

Dans les années 1980, les Japonais ont du faire face à une quantité de problèmes, allant du choix d’un conjoint aux modifications des conditions de vie des personnes du troisième âge, en passant par les problèmes de communication au sein même de la famille – familles monoparentales du fait des divorces ; hommes d’affaires célibataires ; garde des enfants lorsque les deux parents exercent une profession ; familles avec des enfants handicapés ; rôle de la femme au foyer ; rôle des femmes dans la société ; différence sexuelle et discriminations au travail ; mariages tardifs ; faible taux de natalité ; nombre croissant de personnes célibataires ; individualisme des membres de la famille – . Du fait de la présence d’une seule génération au sein de la même famille, la continuité et la transmission des valeurs familiales ont cessé, et un nouveau style de vie a été adopté par les Japonais. Que va-t-il alors arriver aux tombes qui étaient le symbole de la prise de conscience d’appartenance familiale ? Dans les années 1990, on pouvait ainsi trouver des familles sans héritier. En 1991, certaines familles ont dispersé les cendres de leurs défunts dans la nature, sans avoir érigé de pierre tombale. En 1999, on pouvait trouver des personnes qui achetaient des concessions funéraires, mais au lieu d’installer une tombe, elles y plantaient des arbres.

II.) Les ancêtres des tribus et des familles

En lisant l’histoire de la religion japonaise, on est frappé par la familiarité qui existe entre les membres de la famille et ses ancêtres. Jusqu’à aujourd’hui, une variété de services et de coutumes funéraires permet d’avoir différentes occasions de vénérer les défunts. Généralement, un autel des ancêtres est présent dans les foyers, en plus de la tombe familiale au cimetière.

1.) Les ihai, tablettes funéraires

Selon Inoue Haruyo (6), la plupart des études récentes mentionnent la tablette funéraire (ihai) et l’autel familial bouddhiste. Ueno Kazuo, qui s’est basé sur des exemples pris dans les quatre coins du pays, a essayé de classer les ihai selon le nombre de générations, le type de familles qu’elles représentent, et les liens existant entre la famille et les ancêtres, matérialisés par les ihai. Il a ainsi recueilli trois types de tablettes funéraires – patriarcal, partagé, et trouvé, c’est-à-dire la famille conjugale qui prend soin des défunts du côté maternel comme du côté paternel. Il s’est également rendu compte que le type de tablette funéraire patriarcale, qui est la manière de célébrer le culte des ancêtres dans les familles traditionnelles, retraçait longuement l’histoire de la famille et servait à vénérer exclusivement les ancêtres masculins. Les ihai partagés sont ceux qui vénèrent à la fois les ancêtres du côté paternel et du côté maternel, et sont relativement récents.

R. Smith, a volontairement écarté l’approche généalogique pour étudier les ihai atypiques. Il a ainsi pu constater que les japonais vénéraient différentes sortes , dont des tablettes funéraires datant de plus de 50 ou 100 ans ; certaines du côté maternel de la famille, d’autres de personnes n’appartenant pas à la famille, comme par exemple un bienfaiteur, un amant, ou un professeur. Ainsi, les ihai peuvent être regroupés selon les liens sanguins qui existent entre les membres de la famille et les ancêtres, ou selon les liens affectifs. Selon R. Smith, la tendance actuelle des tablettes funéraires est de manifester son attachement à la personne défunte. Cette forme de vénération est devenue de plus en plus courante et relève plus du domaine du souvenir. Il a scrupuleusement différencié la vénération généalogique qui concerne le culte des ancêtres dans la famille patriarcale, de la vénération familiale qui touche la famille nucléaire.

La différence entre ces deux types de vénération est pertinente car elle s’inscrit dans les changements structurels de la famille au sein de la société japonaise moderne. Morioka Kiyomi (7) l’a notamment souligné : « Le changement de perception des ancêtres modifie la manière de célébrer le service religieux funéraire. Les services liés au culte des ancêtres étaient des services d’ordre social. Avec les changements de mentalités, les services religieux funéraires ont pris plus de sens pour les individus eux-mêmes : ils sont devenus une manière de se souvenir du défunt et de prier pour le repos de son âme. En créant un lien avec la personne défunte aimée, cela permet d’extérioriser le stress et la peine ressentis par la perte d’un être cher. Le service religieux lié au culte des ancêtres apportait une stabilité au foyer et à la société ; le service religieux actuel contribue à la paix de l’esprit du défunt. Les Japonais vous diront volontiers que les ancêtres doivent être vénérés, il est évident qu’aujourd’hui, les services religieux funéraires ont plus une connotation individuelle de deuil » (8).

2.) Shinto et mémoriaux bouddhistes

Le terme saishi désigne les services religieux qui vénèrent le kami, c’est-à-dire les défunts et les ancêtres. Il inclut également les prières bouddhistes offertes pour le repos de l’âme. Ikegami souligne que : « Le culte des ancêtres est l’acte de vénérer les défunts de notre famille, mais il englobe également les commémorations et les prières pour les défunts lors d’obon et de l’équinoxe, selon les rituels des diverses sectes bouddhistes. Ces cérémonies sont vécues comme un moyen de garder un contact étroit avec les défunts » (9).

Toutefois, dans les années d’après-guerre, ces cérémonies religieuses se sont adaptées aux modifications de la société japonaise, passant du culte des ancêtres célébré dans « la maison traditionnelle » aux célébrations religieuses autour de la tombe familiale, en présence des membres de la famille qui ont quitté le foyer des parents. Prenons l’exemple d’une famille japonaise qui n’a plus d’héritier, alors que le culte des ancêtres est un système fondé sur la continuité généalogique. La famille japonaise actuelle, qui est seulement composée de l’épouse et du mari, et ne dure que le temps d’une génération, est quant à elle, éloignée de l’idée de « dynastie ». Le point frappant de la famille conjugale est qu’elle n’a pas d’héritier. Qui, dans ces conditions, entretiendra le culte des ancêtres et prendra soin de la tombe des défunts ? Dans la plupart des cas, c’est le « jeune couple » qui s’assurera que les offices religieux seront célébrés pour les défunts du conjoint et de l’épouse.

3.) Tombes et espaces funéraires

En analysant l’histoire du Japon, nous pouvons constater que les coutumes funéraires varient en fonction de la période et de la région. Si nous ne prenons pas en compte les tombes individuelles, les cimetières étaient les lieux où chaque famille enterrait ses défunts dans la même tombe. Le mari et la femme étaient les éléments centraux, et la tombe était entretenue par les générations suivantes. Selon la loi japonaise, la définition générale était de cet ordre : « Une tombe est un lieu pour enterrer le corps ou les os des personnes défuntes, ce lieu étant nominatif. Des dispositions sont prises pour se souvenir des défunts et organiser des cérémonies religieuses. » Aujourd’hui, en revanche, les comportements des japonais vis-à-vis des tombes funéraires ont changé de manière drastique. Selon une étude réalisée par le Bureau du Premier ministre en 1990 (10) auprès de 3 000 adultes, hommes et femmes confondus, dans des villes de plus de 300 000 habitants, la majorité d’entre eux souhaitaient être enterrés avec leur époux (86,5 %) ou leur épouse (87,2 %). Toutefois, si cette analyse ne nous donne pas de précisions sur la volonté d’être enterré dans la tombe des ancêtres ; elle nous confirme la tendance actuelle à vouloir être enterré dans une tombe de plus petite taille, qui correspond à la taille de la famille conjugale.

Si nous examinons à présent, le souhait des femmes quant au type d’endroit où elles souhaiteraient être enterrées, nous en distinguons trois. La première catégorie n’éprouve pas le besoin d’avoir une tombe, car les emplacements sont rares, onéreux, et ils nécessitent une personne pour l’entretien de l’espace funéraire. Ce système de tombe représente l’ancien système patriarcal, et il apparaît préférable de disperser les cendres dans la nature, une rivière ou dans la mer.

Le second groupe de femmes essaie de trouver une alternative : certaines suggèrent d’avoir une tombe proche des membres de leur famille, d’autres de combiner un cimetière avec un espace récréatif composé d’un autel bouddhiste avec la photo du défunt ; d’autres se demandent si la tombe individuelle ne pourrait pas être remplacée par une tombe collective ou un dépôt mortuaire.

La troisième catégorie de femmes est favorable au système tombal traditionnel, mettant en relief l’importance de garder des liens avec les ancêtres. Elles perçoivent la tombe familiale comme un moyen de transmettre les valeurs philosophiques et familiales aux prochaines générations, et comme un lien de stabilité psychologique et affectif entre les membres d’une même famille (11). Des femmes, trouvent pourtant difficile de devoir être enterrées dans la tombe familiale du conjoint. Certaines d’entre elles vont jusqu’à acheter une concession funéraire individuelle. Ce phénomène peut s’expliquer par la baisse du taux de natalité, l’augmentation du nombre des divorces et également par la tendance actuelle à couper les liens avec la famille du conjoint. Du fait de la rareté des enfants, et du faible espoir d’avoir un héritier, opter pour une concession funéraire commune, semble être aujourd’hui une alternative réaliste.

Notes

Inoue Haruyo, Transformation Seen in the Family and the Family Tomb, Iwanami Shoten, 2003, p. 2.

Ibid.

Ibid.

Fujii Masao, Families and Tombs, Waseda University Press, 2003, p. 7.

Aoi Kazuo, The Changing face of the Family, edit. by Mochizuki Takashi, Japanese Social Science. The Modern Family, Tokyo University Publishing Society, 1987, p. 46.

Inoue Haruyo, loc. citp. 17.

Morioka Kiyomi, The Changing Face of the Family and Ancestral Festivals, Nihon Kirisuto Kyodan, 1984, pp.138-236; Modern Society, Its People and Religion, Hyoron Sha, 1975, pp. 75-112.

Morioka Kiyomi, The Changing Face of the Family and Ancestral festivals, pp. 224-225.

Ikegami, Study of Prayers for the Dead and their Intercession / History of the Salvation of the Dead, kakugawa Sencho, 2003, p. 14.

Uemura Hisako, Tombs and Families, Akasagi Shobo, 1996, p. 43.

Ibid., p. 47.