Eglises d'Asie

Les évêques catholiques d’Indonésie ont entrepris une campagne nationale en faveur de l’égalité des sexes

Publié le 18/03/2010




Du 24 au 26 avril dernier, un réseau d’associations féminines, diligenté par les évêques catholiques, a tenu un séminaire sur l’égalité des sexes dans le diocèse d’Atambua, dans la province du Timor occidental. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’une campagne nationale, animée par Jaringan Mitra Perempuan (JMP, Réseau des associations féminines) sur le thème : “Prendre conscience de l’égalité de l’homme et de la femme créés à l’image de Dieu”. Venus de 39 paroisses, quarante-cinq prêtres, religieuses et laïcs ont participé à ce séminaire qui se tenait à Emmaüs, la maison diocésaine proche d’Atambua, ville principale du district de Belu.

Lors du discours d’ouverture, le P. Yustus Asa, vicaire général du diocèse d’Atambua et coordinateur local, a fait observer que l’inégalité des sexes était un problème vieux comme le monde. “Ce séminaire est une bonne occasion pour nous de réfléchir et de mieux comprendre la spécificité de l’homme et de la femme a-t-il déclaré. La principale intervenante, Maria Sri Murniati, secrétaire générale du JMP, a expliqué aux participants que son organisation entendait promouvoir l’égalité des sexes, à la suite des recommandations faites, l’an dernier, par le Sidang Agung Gereja Katolik Indonesia (‘Grande assemblée de l’Eglise catholique d’Indonésie’). Jusqu’à présent, a-t-elle noté, des séminaires comme celui-ci se sont tenus dans 21 diocèses sur les 37 que compte l’Eglise d’Indonésie, et le travail se poursuit pour répondre à la proposition faite en novembre 2005 par les délégués de la “Grande assemblée” de faire de la question de l’égalité des sexes l’une des 17 priorités de l’action des catholiques dans le pays (1).

A Atambua, Maria Sri Murniati a parlé du “paradigme universel” qui reléguait systématiquement les femmes au second rang, affirmant que “l’Eglise catholique en Asie demandait à tous de changer de paradigme L’Eglise est le lieu le plus approprié pour commencer, a-t-elle dit, parce qu’elle est “un lieu d’échanges 

Le P. Leonardus Edel Asuk, responsable de la Commission diocésaine de la famille à Atambua, a déclaré de son côté que le problème de l’inégalité entre les sexes était lié à la culture dominante, laquelle répartit les êtres en deux catégories : les hommes, dominants, et les femmes, en seconde zone. Pour lutter contre cette injustice, le P. Asuk, professeur de théologie morale à l’université catholique de Widya Mandira, a demandé aux participants du séminaire de considérer les femmes comme les partenaires égaux des hommes en accord avec le plan divin. Le P. Gregorius Neonbasu, lui aussi, a demandé aux participants de travailler avec détermination à restaurer l’égalité de statut entre homme et femme. Quant à Sour Sesilia Ketut Suiksamawati, elle a traité des violences infligées aux femmes et aux enfants et révélé que ces cas n’étaient pas rares dans le diocèse. “A ce jour, nous avons identifié 24 cas de ce genre dans le doyenné de Belu Nord, 9 dans celui de Malaka et 21 dans celui du Timor-Centre a expliqué la religieuse, responsable du Forum de la condition féminine d’Atambua. Un certain nombre de participants a reconnu que ce séminaire leur avait permis de mieux comprendre l’importance des problèmes liés à l’égalité des sexes.