Eglises d'Asie

Selon Caritas Hongkong, l’assistance humanitaire demeure essentielle à la survie de la population

Publié le 18/03/2010




Après dix ans d’assistance humanitaire, la Corée du Nord reste encore dépendante des aides internationales pour pouvoir garantir la survie de la population, en particulier celle des groupes les plus fragiles. C’est ce qu’affirme un rapport de Caritas Hongkong, rédigé après un récent voyage, le 50e effectué dans le pays, par Kathi Zellweger, qui depuis environ une décennie suit des projets d’aide et de développement en Corée du Nord (1). En se rendant là-bas du 7 au 21 mars dernier, Kathi Zellweger a observé les projets de la Caritas, rencontrant des fonctionnaires locaux, des membres d’autres ONG et d’organismes internationaux qui ouvrent dans le pays.

Selon une dépêche de l’agence Fides du 25 avril dernier, les observations contenues dans le rapport Caritas dépeignent un pays encore soumis à de graves difficultés et retards de développement, dans lequel 70 % de la population (environ 22 millions de personnes) luttent quotidiennement pour survivre et se nourrir. La situation s’aggrave lorsqu’on prend en considération les groupes les plus vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, malades), ou si l’on regarde la population des zones rurales.

La Caritas a été parmi les premières organisations humanitaires à engager des projets en Corée du Nord et elle a fourni au total pour plus de 30 millions de dollars d’aide. Aujourd’hui la Caritas est un organisme apprécié pour son ouvre, son sérieux, l’attention portée aux orphelins, aux femmes, aux personnes âgées et l’aide alimentaire. Dans les provinces de la côte orientale, la Caritas apporte des aides aux hôpitaux, aux orphelinats, aux écoles, et suit des initiatives de développement dans le secteur sanitaire et agricole. Actuellement, affirme le rapport, l’inconnu se situe dans le changement de gestion des projets, qui passe de la Caritas Hongkong à la Caritas Corée du Sud (2). Le gouvernement de Pyongyang n’a pas fait d’objections ni opposé d’obstacles à ce changement, mais il n’y a pas d’informations ni de certitudes sur la façon dont elle pourra agir à l’avenir. L’un des points fondamentaux de l’action de la Caritas en Corée du Nord a toujours été de distinguer et séparer les questions politiques de l’ouvre humanitaire.

La pauvreté répandue, note le texte, dépend du fossé trop large qui existe entre les salaires moyens et le coût des denrées alimentaires, malgré que ces dernières soient présentes sur le marché en plus grande quantité que par le passé. A titre d’exemple un kilo de riz, aliment de base pour la survie, coûte dans certaines zones jusqu’à 950 wons, tandis qu’un salaire moyen atteint les 1 500 wons pour une infirmière et les 3 000 wons pour un médecin. Il reste donc essentiel que les familles, spécialement dans les zones rurales, puissent pourvoir à leur subsistance, par l’agriculture. La Caritas et d’autres ONG ont engagé des projets de formation pour enseigner de nouvelles techniques agricoles qui améliorent la productivité. Le rapport Caritas exprime aussi sa préoccupation pour le statut et la capacité opérationnelle des ONG dans le pays : beaucoup ont préféré abandonner le terrain à cause des difficultés d’ordre bureaucratique. La Caritas a fait le choix de rester, tout comme les organismes qui agissent sous l’égide d’“Echo le réseau humanitaire de l’Union européenne (3).