Eglises d'Asie – Corée du sud
La plus ancienne publication de Corée célèbre ses cent ans au service de l’action pastorale
Publié le 18/03/2010
Mgr Choi a voulu souligner que la revue avait beaucoup contribué à la formation des militants chrétiens en leur proposant une vraie compréhension de l’Eglise et de son enseignement durant toute la période coloniale (1910-1945). De même, les changements importants dans l’Eglise, après le concile Vatican II (1963-1965), ont été expliqués à ses lecteurs. Pourtant, au cours de ces dernières décennies, « l’identité de la revue en tant que publication officielle de l’Eglise de Corée » s’est plus ou moins estompée, a fait remarquer Mgr Choi, qui a exprimé l’espoir de voir cette identité plus nettement réaffirmée à l’occasion de ce centenaire (1).
Mgr Basil Cho Kyu-man, évêque auxiliaire de Séoul, un des anciens rédacteurs en chef de la revue, a expliqué aux journalistes présents à ce colloque que son identité de « publication officielle s’était diluée du fait de la multiplication des publications catholiques ». Néanmoins, a-t-il dit, son identité « au service du renouveau des catholiques de Corée et de l’évangélisation » reste toujours aussi claire.
Lors du colloque, Yun Se-min, qui enseigne la conception des médias à l’ère du numérique, à l’université féminine de Kyungin, a présenté une étude sur Kyeonghyang (‘la capitale et le pays’), concluant sur le fait que l’identité de la revue pourrait être renforcée si « l’harmonie » entre l’éditeur, l’équipe de rédaction et le lectorat était travaillée. Le professeur a rappelé que Kyeonghyang était tout d’abord apparu, le 19 octobre 1906, comme un supplément mensuel de l’hebdomadaire éponyme. Il a aussi précisé que le titre, Kyeonghyang, était la traduction coréenne de l’expression « urbi et orbi » (‘à la ville et au monde’), qui désigne le message et la bénédiction que le pape adresse aux habitants de Rome et au monde à l’occasion des fêtes de Pâques et de Noël. Le colonisateur japonais, qui obligeait les mouvements religieux à ne traiter dans leurs publications que de sujets religieux, a interdit la revue en 1910, mais elle fut relancée peu après, comme publication laïque indépendante, a expliqué Yun. L’universitaire, qui est protestant, a poursuivi en critiquant le choix des rédacteurs de l’époque de soutenir le Japon, en demandant à tous les Coréens et tous les Japonais, catholiques ou non, de collaborer pour la victoire du Japon. Kyeonghyang devrait exprimer des regrets et demander pardon pour son attitude pro japonaise durant le gouvernement colonial, a continué Yun. Un acte qui est nécessaire, a souligné le chercheur, « pour poser de solides fondations pour un nouveau développement ».
Selon le P. Peter Pai Young-ho, secrétaire général de la CBCK, ces excuses « pour nos erreurs passées » arrivent et seront formulées dans le numéro spécial d’octobre prochain. « C’est capital de tirer au clair nos erreurs passées si la revue veut aider ses lecteurs à rencontrer le Christ et sa vérité a-t-il précisé. Le P. Pai a été nommé secrétaire général de la CBCK au cours de l’assemblée plénière de mars dernier et, à ce titre, devra assumer la charge de rédacteur en chef de la revue.
D’après Don Bosco Cho Kwang, professeur d’histoire à l’Université de Corée et invité à ce colloque, la revue, qui comptait 4 200 lecteurs en 1907, en compte maintenant 20 000. Un autre invité, Lee Chong-kook, protestant et président de la Société coréenne d’édition scientifique, a fait remarquer que « dans l’édition religieuse, 20 000 lecteurs est un chiffre considérable » et que les catholiques « devraient en être fiers ».