Eglises d'Asie – Inde
Le gouvernement fédéral demande à la Commission des minorités religieuses d’étudier les plaintes des chrétiens, suite aux propos du pape devant l’ambassadeur indien près le Saint-Siège
Publié le 18/03/2010
Le 20 mai dernier, le gouvernement fédéral avait exprimé son mécontentement suite aux propos tenus par Benoît XVI au sujet de l’intolérance religieuse (2). Le ministre d’Etat aux Affaires étrangères, Anand Sharma, avait en effet annoncé à la Rajya Sabha, la chambre haute du Parlement, que le gouvernement désapprouvait les commentaires du pape “sans mâcher ses mots et que Benoît XVI n’avait pas “été correctement informé des principes de laïcité et de tolérance religieuse qui prévalent en Inde
Deux jours plus tôt, pendant l’audience durant laquelle Benoît XVI avait reçu les lettres de créance du nouvel ambassadeur d’Inde près le Saint-Siège, le pape avait émis l’observation suivante : “Les signes inquiétants d’intolérance religieuse qui ont touché certaines régions de la nation, dont des tentatives répréhensibles de porter atteinte au droit fondamental de la liberté religieuse, doivent être fermement combattus, non seulement parce qu’ils sont anticonstitutionnels mais également parce qu’ils s’opposent à l’idéal des pères fondateurs de l’Inde, qui croyaient en une nation fondée sur des principes de coexistence pacifique et de tolérance mutuelle entre les différents groupes religieux.”
Le 25 mai dernier, le quotidien Indian Express annonçait que le ministre des Affaires religieuses avait demandé à la Commission chargée des minorités religieuses de procéder à “une évaluation sur le champ” des plaintes concernant des chrétiens dans les Etats du Chhattisgarh, du Madhya Pradesh et du Rajasthan. Ces trois Etats sont en effet gouvernés par le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou, accusé, avec d’autres organisations affiliées, d’inspirer, voire de perpétrer des attaques anti-chrétiennes.
Le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques d’Inde (CBCI), a accueilli cette nouvelle comme “une décision qui pourrait permettre d’évaluer la situation précisant que l’Eglise catholique attendait avec impatience une étude fiable et objective de la Commission des minorités religieuses.