Eglises d'Asie

Le rapport annuel International porte un jugement très critique sur la politique des dirigeants vietnamiens à l’égard des religions et des minorités

Publié le 18/03/2010




Amnesty International a rendu public, le 23 mai dernier, à Washington, son rapport annuel (année 2005) sur la situation des droits de l’homme dans le monde (1). Un certain nombre de pages sont consacrées au Vietnam. Après quelques constations générales sur le respect des libertés fondamentales dans le pays et un rapide survol des événements de l’année, le rapport s’attarde sur un certain nombre de points, et insiste plus particulièrement sur la situation des Montagnards des Hauts Plateaux du centre du pays, ainsi que sur les atteintes à la liberté religieuse.

Le rapport note, qu’au cours de l’année 2005, au moins 45 Montagnards ont été condamnés par les tribunaux. Le nombre de personnes arrêtées aurait été beaucoup plus important. Ces condamnations ont été motivées par la participation des inculpés aux mouvements de protestation de 2001 et de 2004, ou pour l’aide apportée à l’exode d’un certain nombre de leurs compatriotes vers le Cambodge. En exemple, est cité un procès ayant eu lieu en juillet 2005, qui a condamné plusieurs Montagnards à des peines allant de huit à treize ans de prison, pour avoir porté atteinte à l’unité nationale en organisant des manifestations et en aidant des demandeurs d’asile. Les auteurs du rapport affirment détenir des informations certaines sur un certain nombre de violations de la liberté religieuse sur les Hauts Plateaux. Des croyants ont encore été contraints d’abandonner leur foi. Le rapport rappelle l’accord tripartite entre le Vietnam, le Cambodge et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, signé en janvier 2005 (2), et destiné à trouver une solution à la situation des quelque 750 demandeurs d’asile montagnards présents au Cambodge. Selon Amnesty international, les clauses de ce document présentent “des lacunes importantes qui empêchaient de protéger totalement ceux qui rentraient au Vietnam Le rapport remarque encore que les brèves visites faites aux rapatriés par les représentants du Haut Commissariat, ont apparemment eu lieu en présence des autorités locales.

Selon le rapport, “bien que plusieurs dissidents religieux aient été remis en liberté et que des instructions allant dans le sens d’une reconnaissance officielle des Eglises aient été émises, les autorités contrôlaient toujours strictement les pratiques religieuses”. Il existe des organisations religieuses considérées comme opposées au pouvoir qui sont harcelées et persécutées. C’est le cas de l’Eglise bouddhiste unifiée, dont les deux hauts dirigeants sont toujours en résidence surveillée, ainsi que du bouddhisme hoa hao “authentique dont un fidèle s’est immolé par le feu pour protester contre la persécution dont son Eglise est l’objet.