Eglises d'Asie

Chhattisgarh : le diocèse d’Ambikapur lutte contre le trafic d’êtres humains organisé vers les mégalopoles indiennes en développant des programmes de prévention et d’éducation

Publié le 18/03/2010




Depuis que des milliers de jeunes filles aborigènes illettrées originaires du diocèse d’Ambikapur dans l’Etat du Chhattisgarh, au centre du pays, ont été victimes de trafic d’êtres humains par des agents qui leur proposaient de travailler comme domestiques dans des institutions catholiques de Delhi, de Mumbai (Bombay), ou dans l’Etat de Goa, le diocèse a mis en place différents programmes de prévention, d’éducation et de réinsertion, en lien avec les religieuses ursulines de Delhi. “Quand les filles du village voient arriver une jeune fille de la ville bien habillée, elles veulent toutes aller travailler en ville, précise Monica Ekka, une responsable catholique aborigène. Elles n’écoutent pas leurs parents et suivent des agents qui, après de belles promesses, les exploitent.”

Selon le P. Lakra, c’est en développant des programmes éducatifs, en ouvrant des écoles techniques et en mettant en place une campagne de prévention contre les risques encourus par les personnes susceptibles de “suivre des agents qu’on arrivera à réduire le nombre de victimes des trafics d’êtres humains dans la région. En plus d’assurer une formation professionnelle, le diocèse prévoit également de réinsérer professionnellement les jeunes filles, en leur proposant un emploi au sein de congrégations religieuses.

C’est en mai 2005 que les sours Sophia et Pratiti, ursulines travaillant à Delhi auprès de filles “rescapées” des trafics humains, ont organisé le premier séminaire de conscientisation pour les prêtres et les religieuses du diocèse d’Ambikapur. Récemment, quatre personnes du diocèse ont été envoyées auprès d’elles pour suivre une formation, afin de pouvoir, par la suite, organiser des campagnes de prévention dans les paroisses, les écoles et les villages du diocèse.

“Je ne connaissais pas les dangers encourus confie Kamala Ekka, qui est sortie d’affaire grâce aux religieuses ursulines. Le mois dernier, Kamala avait été emmenée à Delhi, par l’intermédiaire d’un agent, sur une promesse d’emploi au sein d’une “mission catholique En fait, elle a été “vendue à une très grande maison hindoue”. “Je devais faire toutes sortes de travaux ingrats, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, et je n’avais qu’une maigre portion de nourriture, deux fois par jour ; je n’avais pas le droit d’écrire ni de téléphoner à ma famille et je devais dormir près des toilettes témoigne la jeune fille de 17 ans. Selon Kamala, quelque 6 000 à 7 000 villageois aborigènes, dont des hommes et des femmes mariées, sont victimes de ces travaux forcés à Delhi.

Afin de limiter le nombre de victimes, le diocèse a également prévu de procéder à une enquête, en lien avec les services de police, des ONG, et les villageois, ces derniers étant régulièrement contactés par les agents.