Eglises d'Asie

Hô Chi Minh-Ville : la rapide croissance de la population catholique nécessite un clergé plus nombreux et de nouveaux lieux de culte

Publié le 18/03/2010




“La population catholique de Hô Chi Minh-Ville ne cesse de croître et nous avons le plus grand besoin de nouveaux prêtres et de nouvelles églises a déclaré le cardinal archevêque de ce diocèse, Mgr Jean-Baptiste Pham Minh Mân, dans un entretien accordé le 26 mai à l’agence d’information Ucanews (1). Il a souligné que les églises restaurées et construites ces dernières années sont désormais trop étroites pour accueillir l’affluence des fidèles, citant les nombreuses paroisses où, lors des dernières fêtes pascales, l’assemblée des fidèles, trop nombreuse pour prendre place toute entière à l’intérieur de l’église, a occupé la cour et quelquefois les places adjacentes. L’archidiocèse a un urgent besoin de nouveaux lieux de culte.

Le besoin en prêtres surpasse encore ce manque d’infrastructures matérielles. Lorsque, le 2 avril 1999, venant du diocèse de Can Tho, Mgr Mân a reçu la responsabilité de l’archidiocèse, dont le territoire correspond, à peu près, à celui de la grande métropole industrielle du sud, il y a trouvé sur place une population de 510 000 catholiques. En 2005, date des dernières statistiques, ce chiffre s’était élevé à 530 000. Mais il ne s’agit là que des chiffres extraits des registres officiels. Il faut savoir que n’y sont pas enregistrés la plupart des catholiques récemment venus à Saigon dans le cadre de la migration de plus en plus importante de la population du centre, venant de plus en plus nombreuse chercher un emploi à Hô Chi Minh-Ville. Au service de ces catholiques presque tous pratiquants, l’archidiocèse ne dispose que de 500 prêtres, à savoir un prêtre pour 1 250 fidèles. Depuis son arrivée, le diocèse comptait 150 nouveaux prêtres ordonnés au cours de cette période mais, en même temps, il déplorait le décès de cent prêtres âgés.

Dans le cadre du besoin en prêtres de l’archidiocèse, le cardinal a ensuite évoqué les conditions actuelles de la formation sacerdotale. Selon lui, celle-ci ne bénéficie pas encore des infrastructures matérielles suffisantes. Le grand séminaire de Saint-Joseph est désormais trop étriqué pour abriter les 210 séminaristes venant des sept diocèses pour lesquels le grand séminaire de Saigon assure la formation sacerdotale. Le gouvernement ne restreint plus le nombre des entrées de chaque diocèse au séminaire, à partir de cette année scolaire, et la nouvelle classe de 70 étudiants qui se prépare à rentrer au séminaire inquiète le personnel enseignant et les directeurs qui se demandent comment faire face à cette affluence. Cependant, depuis décembre dernier, le gouvernement a donné au grand séminaire saint Joseph, l’autorisation d’ouvrir une annexe à Xuân Lôc. On pense que les locaux seront prêts au mois d’octobre de cette année et qu’ils pourront alors accueillir les candidats au sacerdoce des diocèses de Xuân Lôc, Ba Ria, Dalat et Phan Thiêt, à qui ils sont destinés. Lorsque cette nouvelle maison de formation sera entrée en fonction, la situation deviendra plus normale pour le grand séminaire de Saigon qui n’accueillera plus que les étudiants de l’archidiocèse et des deux diocèses voisins de My Tho et de Phu Cuong.

Evoquant le besoin en prêtres qui se fait sentir aujourd’hui encore au Vietnam, le cardinal a fait mention des nombreux prêtres vietnamiens exerçant aujourd’hui leur ministère auprès des communautés catholiques de la diaspora vietnamienne dans le monde. Il a cité les 700 prêtres vietnamiens au service des 450 000 catholiques vietnamiens vivant aux Etats-Unis (un tiers des 1 300 000 vietnamiens dans ce pays), les 116 prêtres vietnamiens en Australie et beaucoup d’autres dans les pays européens. Il a estimé que s’il n’est pas souhaitable de faire revenir au pays ces prêtres habitués maintenant à d’autres contextes sociaux et à d’autres mentalités, il serait tout à fait enrichissant pour le clergé vietnamien actuel de les inviter pour des contacts, sessions et autres communications.