Eglises d'Asie

La faculté de droit de l’université catholique d’Atma Jaya à Djakarta a réuni une centaine de personnes de différentes tendances autour d’une table ronde sur la peine de mort

Publié le 18/03/2010




Le 30 mai dernier, la faculté de droit de l’université catholique d’Atma Jaya, à Djakarta, a organisé une journée débat sur le thème de la peine de mort, qui a réuni une centaine de personnes, dont des avocats, des juges et des étudiants en droit.

Six personnalités sont intervenues en abordant le sujet sous différentes perspectives : loi religieuse, législation du pays, droits de l’homme, éthique et politique. Parmi les intervenants, figuraient le P. Piet Go Twan An, responsable du Bureau d’information et de documentation de la Conférence épiscopale, Hasasudin, spécialiste de la charia à l’Université islamique d’Etat, Abdul Hakim Garuda Nusantara, président de la Commission nationale des droits de l’homme, Andhi Nirwanto, des services du procureur général, un conférencier en philosophie et éthique, ainsi qu’un analyste en sociopolitique.

Selon le P. Go Twan An, expert en théologie morale, l’Eglise catholique aborde le sujet de la criminalité avec un sens de la justice fidèle à celui de la dignité humaine. “Personne n’a le droit de supprimer la vie d’autrui a-t-il expliqué, en précisant qu’“avant 1995, l’Eglise catholique ne s’était pas prononcée contre la peine de mort, mais qu’ensuite, le pape Jean-Paul II a clairement annoncé que l’Eglise catholique s’opposait à la peine capitale, du fait de la valeur intrinsèque et de l’inviolabilité de la vie humaine.”

En 1995, dans l’encyclique Evangelium Vitae, le défunt pape mentionnait en effet que “la mesure et la qualité de la peine doivent être attentivement évaluées et déterminées ; elles ne doivent pas conduire à la mesure extrême de la suppression du coupable, si ce n’est en cas de nécessité absolue, lorsque la défense de la société ne peut être possible autrement ajoutant “qu’aujourd’hui, cependant, à la suite d’une organisation toujours plus efficiente de l’institution pénale, ces cas sont désormais assez rares, si non même pratiquement inexistants”.

Abordant le sujet sous l’angle de la loi islamique, Hasasudin a rappelé qu’il “respectait la vie mais que “parce que le meurtrier violait la loi du Créateur, il méritait la peine de mort Il a expliqué que la peine capitale est permise pour protéger les personnes, pour que la justice puisse être rendue aux familles des victimes, et pour dissuader la population de commettre des crimes.

Selon le président de la Commission nationale des droits de l’homme, la peine de mort n’est plus nécessaire en Indonésie, depuis que la Constitution de 1945 protège les droits de l’homme. Il admet toutefois que certains membres de la commission restent favorables à son maintien : “Ceux qui soutiennent l’abolition de la peine capitale le font pour défendre les droits de l’homme, et les partisans de la peine de mort, pour que justice soit faîte a-t-il ajouté.

Selon les statistiques des services du procureur général, 83 personnes ont été condamnées à mort en Indonésie de 2000 à avril 2006 et sept d’entre elles ont été exécutées (1).