Eglises d'Asie

Les opérations de l’armée birmane contre les minorités ethniques provoquent un afflux de réfugiés karens en Thaïlande

Publié le 18/03/2010




Selon une dépêche de l’agence Fides, datée du 24 mai dernier, les opérations de l’armée birmane contre les minorités ethniques de Birmanie, considérées par Rangoun comme hostiles au régime en place, ont provoqué, ces trois derniers mois, un afflux de réfugiés, principalement karens, du côté thaïlandais de la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. Plus de 2 000 réfugiés ont ainsi franchi la frontière, fuyant de la région de Kayin, où les conditions de sécurité ont visiblement empiré et où la vie est devenue très difficile.

Durant la troisième semaine du mois de mai, environ 400 personnes ont traversé la frontière et de nouvelles arrivées sont attendues. Les réfugiés sont arrivés dans des camps gérés par le gouvernement thaïlandais, en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), et plusieurs ONG, surtout dans la région de Mae Hong Son, dans le nord de la Thaïlande. Les réfugiés, en majorité d’ethnie karen, ont rapporté que leurs maisons et leurs villages avaient été brûlés et que de nombreux civils avaient été tués. Beaucoup des réfugiés sont très faibles et souffrent de maladies comme la malaria, suite au long voyage qu’ils ont dû affronter, un voyage rendu dangereux du fait des champs de mines.

D’après les prévisions de l’UNHCR, au cours des prochaines semaines d’autres réfugiés chercheront asile en Thaïlande. De nombreux réfugiés sont passés par le camp des réfugiés d’Eh Htu Hta, situé en Birmanie, à peine au-delà de la frontière. Ils affirment qu’une centaine de Karens réfugiés y vivent dans des conditions désespérées. Les réfugiés dans ce camp sont en attente de voir si les conditions dans leurs régions d’origine vont ou non s’améliorer, de façon à pouvoir retourner chez eux. Dans le cas contraire, si les conditions devaient empirer, ils pourraient tenter de traverser la frontière et entrer en Thaïlande.

L’organisation de défense des droits de l’homme Christian Solidarity Worldwide a également dénoncé l’aggravation des conditions de vie et les violations des droits de l’homme contre les communautés d’ethnie karen en Birmanie, en parlant d’“offensive violente de l’armée birmane contre des villages sans défense”.

L’UNHCR collabore avec le gouvernement thaïlandais et avec des ONG telles le Jesuit Refugee Service, pour faire en sorte que les nouveaux arrivés soient admis dans les camps et qu’ils reçoivent abri et protection. Un objectif difficile à atteindre étant donné le surpeuplement de plusieurs camps. Où les réfugiés doivent vivre dans des abris de fortune, faits de bâches en plastique qui ne résistent pas aux fortes pluies touchant la région. A la mi-mai, les autorités thaïlandaises ont donné la permission de construire des habitations adéquates pour recevoir les nouveaux arrivants. Actuellement, 140 000 réfugiés venus de Birmanie vivent en Thaïlande, dans neuf camps de la région frontalière avec la Birmanie ; certains d’entre eux ont quitté leur pays, il y a plus de vingt ans (1).