Eglises d'Asie – Vietnam
Dac Nông : des Montagnards ont été condamnés à des peines de prison pour des faits remontant à la période 2002-2005
Publié le 18/03/2010
Selon la dépêche de vietnamienne d’information (AVI) (2), les faits jugés se sont produits entre les années 2002 et 2005. Il faut se souvenir que les premières manifestations massives avaient eu lieu en 2001, les secondes en avril 2004. Les six accusés se seraient livrés à des activités de propagande antinationale et de création de petits groupes “réactionnaires dans le cadre du mouvement Dega (Degar dans le texte). Ce terme qui fait référence à une nation réunissant les ethnies minoritaires du Vietnam a succédé à l’ancien mouvement Fulro (Front uni de libération des races opprimées). Le terme est souvent employé dans les textes du pouvoir vietnamien – et quelquefois ailleurs – à propos du “protestantisme Dega”. Cependant, le compte-rendu du procès, rapporté par l’AVI, ne fait aucune allusion à des activités religieuses, sinon pour rapporter que les accusés comptaient répandre des dénonciations calomnieuses de la répression antireligieuse de l’Etat vietnamien. Toutefois, France-Presse (AFP), citant une source judiciaire, présente les six accusés comme membres d’une Eglise évangélique Dega. Ils auraient invité trois cents personnes à manifester et auraient été arrêtés alors qu’ils se préparaient à organiser le départ clandestin vers le Cambodge de quelque vingt-deux personnes (3).
Ce procès est loin d’être le premier de ce genre. Depuis 2001, à intervalles irréguliers, la presse officielle du Vietnam publie des comptes-rendus de procès ayant lieu dans les tribunaux populaires des provinces des Hauts Plateaux, et mettant en cause des Montagnards accusés de crime contre la sécurité publique ou l’unité nationale. Selon le dernier rapport de l’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, 159 procès, avec généralement des petits groupes d’inculpés, ont été rapportés par divers organes de presse vietnamiens, souvent par des agences de presse publiant à l’intention de l’étranger. Le même rapport fait remarquer que d’autres procès ont eu lieu sans que l’annonce en soit faite, et qu’il est par conséquent impossible de connaître le nombre de condamnations prononcées.