Eglises d'Asie – Divers Horizons
Des catholiques coréens du Nord et du Sud ont commémoré ensemble la rencontre historique de Pyongyang du 15 juin 2000
Publié le 18/03/2010
« Beaucoup de Nord-Coréens, qui ne connaissent pas vraiment le catholicisme, reconnaissent néanmoins l’Eglise catholique comme la religion de la charité et du partage confiait Paul Kang Ji-young, vice-président du comité central de l’Association catholique de Corée du Nord (KRCA), lors de la rencontre de Gwangju. « La sincérité du soutien fraternel de l’Eglise de Corée du Sud pour le peuple nord-coréen est évidente, et l’Eglise catholique est très estimée en Corée du Nord a ajouté le responsable, en précisant pendant une table ronde qu’il remerciait toutes les personnes qui avaient aidé la Corée du Nord par leurs dons.
Parallèlement à la table ronde interreligieuse, sept autres groupes de discussion s’étaient formés entre ouvriers, agriculteurs, jeunes, éducateurs, écologistes et artistes. 130 Nord-Coréens – dont neuf représentants religieux (bouddhistes, catholiques, protestants et représentants du Chondogyo) – étaient venus de Corée du Nord, avec l’autorisation des autorités nord-coréennes (2). Quelque 300 Sud-Coréens ont assisté à ce festival, accompagnés de 150 délégués venus des communautés coréennes de l’étranger.
D’après Paul Kang Ji-young, le nombre des catholiques nord-coréens, qui pratiquent leur foi dans des « lieux privés serait de 3 000, à travers le pays. A Pyongyang, ils seraient 800, dont près d’un quart se rassemblent pour un service religieux dominical à l’église de Changchung, l’unique église de la Corée du Nord, bâtie en 1988.
A cette rencontre, Mgr Hyginus Kim Hee-joong, évêque auxiliaire de Gwangju et président du Comité épiscopal pour l’unité des chrétiens et le dialogue interreligieux, a proposé que des prêtres sud-coréens puissent résider à l’église de Changchung et a offert de prendre en charge la formation de séminaristes du Nord. « Il faut que des prêtres puissent résider en Corée du Nord pour prendre en charge les catholiques. De plus, je souhaite que les autorités nord-coréennes établissent un projet de formation pour le clergé a-t-il ajouté. En ce moment, quatre séminaristes issus de pays communistes, deux de Chine et deux du Vietnam, étudient au grand séminaire de Séoul (4).
Paul Kang Ji-young a répondu que, bien que la Corée du Nord n’ait jamais envoyé d’étudiants en Corée du Sud dans le cadre d’échanges universitaires, il soumettrait le projet aux autorités nord-coréennes. Mgr Kim a également présenté la récente traduction de la Bible aux représentants de la KRCA, traduction utilisée pour la liturgie en Corée du Sud, depuis l’Avent de l’année liturgique actuelle.
A l’issue de cette rencontre, Mgr Kim a déclaré aux journalistes catholiques que les échanges avaient été « significatifs » parce qu’ils « ont réduit les distances entre nous et eux ». Il a fait observer que l’unité entre les deux Corée était fondamentale et que c’était « aux catholiques de prendre la tête du mouvement pour la paix et la réconciliation ».