Eglises d'Asie

Java : après le tremblement de terre du 27 mai, les écoles ont rouvert leurs portes, même si les classes ont le plus souvent lieu en plein air

Publié le 18/03/2010




“Environ 60 % de toutes les écoles primaires du réseau Kanisius dans les deux provinces (de Yogyakarta et Java-Centre) ont été détruites et celles qui restent doivent être démolies car la sécurité des élèves ne peut y être assurée.” Tel est le bilan dressé par le P. Albertus Hartana, le 14 juin dernier, soit un peu plus de quinze jours après le séisme qui a frappé la région de Yogyakarta, le 27 mai 2006 (1). Kanisius est une fondation jésuite qui anime 115 écoles primaires dans les deux provinces en question.

Depuis la date du séisme, qui a fait près de 6 000 morts et plusieurs dizaines de milliers de blessés, les activités humaines ont repris leur cours et, pour les écoliers, les écoles ont rouvert leurs portes. Mais, pour la plupart, les classes ont lieu en plein air, sous des tentes dressées sur les terrains de leurs écoles. Là où les bâtiments ne sont pas effondrés, les cours ont tout de même lieu sous des tentes car, explique le P. Hartana, “les élèves sont traumatisés par ce qui s’est passé, ils craignent les répliques et ils ne veulent pas rester entre quatre murs”. Dès qu’ils entendent un bruit fort, tel celui d’une automobile, ils se précipitent dehors, précise le prêtre.

Toujours selon le P. Hartana, on peut espérer que les écoliers retrouveront des conditions normales d’études dans un an. “Mais tout dépendra de la générosité des donateurs, en particulier de ceux qui ont à cour le soutien à l’enseignement catholique.” Le prêtre ne compte pas trop sur l’aide promise par le gouvernement indonésien, car, affirme-t-il, ses promesses se concrétisent rarement. Les travaux pour remettre en état les bâtiments et reconstruire les écoles détruites sont estimés à 9,5 milliards de roupies (800 000 euros). Déjà, 60 millions ont été dépensés pour aider les élèves, leur fournir des chaussures et du matériel scolaire, par exemple.

Selon les statistiques du Bureau de coordination des établissements scolaires catholiques privés de Yogyakarta, 111 écoles primaires ont été détruites par le tremblement de terre et 56 autres partiellement endommagées. Pour le secondaire, ce sont 10 des 29 collèges et 13 des 24 lycées catholiques qui ont été détruits.

Par ailleurs, le 25 juin dernier, six grandes ONG internationales ont lancé un appel aux dons. Selon elles, “l’échelle de cette catastrophe est nettement plus importante que ce que l’on avait d’abord pensé”. Le nombre de personnes sans abri et l’étendue des dommages sont plus élevés qu’après le tsunami de décembre 2004 en Indonésie, a estimé un responsable de CARE Indonesia. Les Nations Unies ont lancé un plan de secours de 103 millions de dollars, mais, selon les ONG, les promesses de dons ne dépassent pas 21 millions de dollars.