Eglises d'Asie

L’évêque de Kalookan s’associe personnellement au lancement d’une nouvelle procédure de destitution à l’encontre de la présidente Gloria Macapagal Arroyo

Publié le 18/03/2010




Mgr Deogracias Iniguez, évêque de Kalookan, diocèse situé à proximité de Manille, fait partie des personnes favorables au lancement d’une nouvelle procédure en destitution contre Gloria Macapagal Arroyo, la présidente des Philippines. Plus de 300 personnes et associations, dont des prêtres et des religieuses, ont signé une requête en ce sens à la Chambre des représentants, le 26 juin dernier, un jour après l’expiration de l’interdiction de lancer plus d’une demande en destitution par an.

Mgr Iniguez était inscrit en tant que fondateur du Kilusang Makabansang Ekonomiya (KME, Mouvement pour une économie patriotique (1), dont il est le conseiller spirituel. Il est également le président du Comité des affaires publiques de la Conférence épiscopale philippine. “Etant inscrit sur cette liste, cela signifie que je fais partie de ceux qui croient qu’une enquête doit être ouverte. Ce n’est pas pour condamner la présidente, mais pour prêter attention aux plaintes entendues dans divers secteurs économiques et politiques a-t-il précisé.

La Constitution philippine stipule en effet que tout citoyen peut demander le lancement d’une procédure de destitution contre de hautes personnalités politiques, si un membre de la Chambre des représentants donne son aval à sa démarche. Les plaintes portées contre Gloria Macapal Arroyo sont variées : utilisation de “méthodes dictatoriales” de gouvernement pour faire taire ses détracteurs, implication dans des affaires de pots-de-vin et de corruption, signature de contrats publics illicites, fortune familiale dissimulée et implication dans des “crimes contre l’humanité 

Selon les signataires de la nouvelle procédure en destitution (impeachment), l’état d’urgence, décrété par la présidente le 24 février dernier – qui interdisait toute manifestation ou rassemblement public -, “a piétiné les droits élémentaires des citoyens à savoir la liberté d’expression et le droit de rassemblement, alors que ces droits sont “protégés par la Constitution Ils accusent également Gloria Arroyo d’être “complice ou d’avoir encouragé l’assassinat systématique” de centaines d’opposants politiques et de journalistes, afin de “faire taire les critiques 

En septembre 2005, la Chambre des représentants avait rejeté trois demandes de destitution, les deux dernières pour inconstitutionnalité, du fait de la limite constitutionnelle à une procédure en destitution par an, et la première, qui accusait la présidente de corruption et de fraudes électorales, pour insuffisance de preuves (2).