Eglises d'Asie – Indonésie
Dans un village isolé, une religieuse veille à ce que les familles les plus démunies soient dotées de toilettes décentes
Publié le 18/03/2010
La première série de quarante toilettes, en ciment, de 2,2 m et dotée d’un WC « à la turque est prévue pour quarante familles démunies sur les 300 qui vivent dans les deux hameaux voisins du même village, à 40 km. au sud-ouest de la ville de Purworkerto. « Ce projet est destiné à l’ensemble du village, sans distinction de religion, musulmans ou non a expliqué Sr. Kusmilah. Elle pense qu’il faudra trois ans pour réaliser les deux phases du projet. La seconde phase prévoit quarante autres toilettes, destinées aux familles en difficulté de trois autres hameaux. La religieuse indique qu’une seule de ces installations coûtera 1,3 million de roupies (112 euros environ). Les villageois acquitteront 60 % de la somme grâce au riz qu’ils pourront mettre de côté chaque jour et qui pourrait leur rapporter jusqu’à 1 000 roupies par semaine. Sa congrégation et les donateurs assureront le reste. « Les gens du village sont enthousiastes. Initialement, je pensais commencer en août, mais ils veulent que ça se fasse tout de suite explique la religieuse. Ce qui prouve bien, ajoute-t-elle, que les gens s’habituent mal à ce genre d’environnement qu’ils savent malsain.
Sr. Kusmilah a été nommée en juin 2005 dans ce village, où elle réside avec une autre religieuse de la Mission médicale dans la maison de leur congrégation installée dans l’enceinte de l’église St Pascal. Cette chapelle, qui relève de la paroisse cathédrale du Christ-Roi de Purwokerto, dessert les 65 familles catholiques de Klapagading Kulon et des autres villages du district de Wangon. Le diocèse de Purwokerto avait demandé aux sours de la Mission médicale, spécialisée dans les soins de santé, d’envoyer des religieuses dans ces villages. Dès son arrivée, la découverte de l’odeur a poussé d’emblée cette spécialiste de la santé à entreprendre l’étude des conditions sanitaires du village : toilettes, dépôts d’ordure, égouts et approvisionnement en eau. En trois mois, elle a appris ainsi que nombre de familles souffraient de diarrhée, de typhoïde et de malaria.
Membre du groupe de travail gouvernemental pour l’Aide aux familles, elle a organisé du 13 au 15 juin dernier une session de formation sur le thème de la santé et de l’environnement. Une vingtaine de mères de familles musulmanes ont participé à cette session, tenue dans le hall de la maison des sours et qui s’est terminée par la mise sur pied d’un projet, la construction de toilettes décentes pour tous les plus démunis.
Pour Tasimin, chez qui s’est tenue la cérémonie si particulière du lancement, le 15 juin dernier, ces toilettes sont la perspective d’« une vie plus salubre ». Père de trois enfants, cet ouvrier saisonnier de 43 ans a promis qu’il veillerait à ce que ses nouvelles toilettes, installées à quelques mètres derrière sa cuisine, soient bien entretenues.