Eglises d'Asie

Incertitude sur les trois catholiques condamnés à mort malgré les protestations de responsables religieux du pays et l’appel à la clémence du pape Benoît XVI

Publié le 18/03/2010




L’incertitude règne quant au sort des trois catholiques condamnés à mort, Fabianus Tibo, Marinus Riwa et Dominggus da Silva, après que leur exécution, prévue le 12 août dernier, ait été reportée à une date ultérieure à la suite de l’appel de Benoît XVI et de nombreux responsables religieux d’Indonésie et d’Asie.

Dans la province du Timor-Occidental (East Nusa Tenggara), des milliers de manifestants ont demandé la réouverture du procès des trois catholiques dans leur supposée implication parmi les affrontements interethniques qui ont secoué la région de Poso entre 1998 et 2001, faisant près de 200 victimes musulmanes (1).

Le 11 août dernier, la veille de la date fixée pour l’exécution des trois Indonésiens, la salle de presse du Saint-Siège a rendu public un appel de Benoît XVI à la clémence, dans un télégramme que le cardinal secrétaire d’Etat, Mgr Angelo Sodano, a fait parvenir au président de la République indonésienne, M. Susilo Bambang Yudhoyono. Au nom du pape, le cardinal Sodano invoque cet “acte de clémence” pour des “raisons humanitaires et à la lumière de ce cas très particulier. [.] Unissant ma voix aux autres, je voudrais souligner la position de l’Eglise catholique qui, dans de nombreuses occasions, s’exprime contre la peine de mort.” (2)

Le 10 août 2006, un appel avait été lancé conjointement par la Communauté de Sant’Egidio, l’évêque de Manado, Mgr Joseph Théodore Suwatan, le responsable des oulémas musulmans, K.H. Arifin Assagaf, et le président de l’Association de 21 Eglises protestantes d’Asie.

«La condamnation à mort des trois prisonniers est injuste dans la mesure où la lumière n’a pas été faite sur les événements et que de nouveaux témoignages apportés en appel, le 9 mai 2006, devant les cinq juges de la Haute Cour, n’ont pas été pris en considération ont rappelé les responsables religieux d’Indonésie. Le matin même, une «imposante manifestation pacifique » s’était rassemblée à Palu, la ville où les trois condamnés catholiques sont détenus (3).