Eglises d'Asie

A Kyoto, la huitième Assemblée mondiale des religions pour la paix a réuni 800 responsables religieux venus d’une centaine de pays

Publié le 18/03/2010




Trente-six ans après la tenue à Kyoto de la première Conférence mondiale des religions pour la paix, l’ancienne capitale impériale japonaise a de nouveau été l’hôte d’un important rassemblement interreligieux. Du 26 au 29 août derniers, ce sont 800 responsables religieux, venus d’une centaine de pays, qui se sont réunis à Kyoto pour la huitième Assemblée mondiale des religions pour la paix. Le thème de la rencontre était “Faire face à la violence et avancer vers une sécurité partagée” et, lors de la cérémonie d’ouverture, le vénérable Eshin Watanabe, patriarche de Tendai, importante secte bouddhique au Japon, a interpelé les participants sur le thème de la paix, leur demandant de s’interroger personnellement sur leur rapport à cette notion, prônée par tous.

Présent au titre de représentant du pape Benoît XVI, le cardinal Fumio Hamao, ancien président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des gens du voyage, a insisté sur le fait que “la paix n’est pas seulement l’absence de la guerre, mais un don de Dieu dont chaque homme est responsable”. A la suite de William Vendley, secrétaire général de la Conférence mondiale des religions pour la paix, le cardinal japonais a souligné le fait que, s’il était impossible pour des dirigeants politiques de pays en guerre ou autrefois en guerre de se réunir, il n’en était pas de même de leurs dirigeants religieux. Il a ainsi pris comme exemple l’Asie orientale, où l’Eglise du Japon a une mission à accomplir. “Par exemple, si des responsables religieux bouddhistes, confucéens, taoïstes et d’autres religions de Corée et de Chine pouvaient se réunir, s’il existait une assemblée des responsables religieux d’Asie, cela pourrait avoir une influence et permettre une amélioration des relations entre le Japon et la Corée, et entre le Japon et la Chine a-t-il explicité.

Outre la rédaction d’une déclaration finale appelant “les communautés religieuses à jouer un rôle central dans l’identification et la résolution de la violence sous toutes ses formes et manifestations l’assemblée a élu un certain nombre de conseillers, qui siègent au conseil d’administration de la Conférence mondiale des religions pour la paix. Parmi eux, douze musulmans ont été élus, dont Hasyim Muzadi, président de la Nahdlatul Ulama, la plus importante organisation musulmane de masse d’Indonésie. Selon le Jakarta Post du 5 septembre dernier, l’élection de Hasyim Muzadi est “le signe que la communauté internationale fait confiance à l’Indonésie pour renforcer la paix dans le monde”.

Selon Mgr Michael Fitzgerald, qui avait fait le déplacement jusqu’à Kyoto depuis le Caire où il est nonce apostolique, les déclarations prononcées à l’occasion de pareille rencontre “doivent être partagées par chaque groupe et en chaque lieu”. “J’espère qu’elles seront appliquées au niveau local a déclaré l’ancien président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui avait assisté aux assemblées de 1989 et 1994 de Conférence mondiale des religions pour la paix.