Eglises d'Asie

Des intellectuels catholiques souhaitent que la plus ancienne maison d’édition catholique privilégie davantage la recherche théologique

Publié le 18/03/2010




Des intellectuels catholiques ont demandé à la plus ancienne maison d’édition catholique du pays d’ouvrer davantage afin de favoriser l’émergence d’auteurs de livres en théologie et de traducteurs spécialistes de la Bible. Au cours d’un symposium qui s’est tenu à Séoul le 28 août dernier, s’est imposée la nécessité pour l’Eglise catholique de Corée d’avoir des traducteurs compétents capables de traduire correctement en coréen les textes latins ou hébreux. Les participants ont indiqué que des efforts devraient également être faits pour encourager des auteurs de livres de théologie catholique coréens à développer la recherche théologique en Corée.

C’est l’archidiocèse de Séoul, propriétaire de la Maison d’édition catholique (CPH), qui avait organisé le symposium sur le thème : “Publication catholique culturelle d’hier et d’aujourd’hui afin de marquer le 120e anniversaire de la maison d’édition catholique coréenne. Les sujets traités portaient sur l’histoire de la CPH, des ouvrages publiés sur la Bible, la spiritualité et la théologie. Une centaine de prêtres, des religieuses ainsi que le personnel concerné par l’édition catholique étaient présents.

Le P. John Park Jun-yang, un des intervenants, a rappelé que la CPH et les autres maisons d’édition catholiques avaient publié 292 ouvrages de théologie spéculative moderne. Il a souligné que 191 d’entre eux, soit 65 %, avaient été des traductions de textes étrangers, qui, a-t-il dit, ont aidé à introduire la théologie moderne auprès des catholiques coréens. Sur ces 191 ouvrages publiés après 1970, quatre seulement ont été traduits après l’an 2000, montrant ainsi la nécessité d’avoir des “traducteurs compétents”.

Le P. John Jeong Shin-cheol, un autre intervenant, a remercié la maison d’édition pour ses efforts de mise à jour du catéchisme, notamment par la publication de différentes versions et, depuis les années 1990, par l’élargissement du champ des lecteurs. Les jeunes, avec Internet, sont habitués aux informations par l’image plus que par le texte, aussi faut-il que les maisons d’édition s’adaptent et utilisent images, photos ou encore bandes dessinées pour illustrer les livres de catéchisme (1).

Au cours des échanges, les intervenants ont également souligné que les intellectuels coréens avaient peu rédigé d’ouvrages spécialement consacrés à la Bible et que, parmi les publications, peu relevaient d’une grande érudition. Ils ont signalé aussi que la CPH avait voulu publier des livres de culture générale destinés aux laïcs mais en privilégiant, pour ce faire, les ouvrages à visée pastorale plus que théologique ou biblique, ce qu’a d’ailleurs reconnu le P. Martin Park Hang-oh, responsable de la CPH, devant les journalistes, le 28 août dernier.

Devançant les intervenants, Mgr Andrew Yeom Soo-jung, évêque auxiliaire de Séoul et responsable des publications de l’archidiocèse, a rappelé que la CPH avait publié environ 1 500 ouvrages de spiritualité et de dévotion, quelquefois dans des circonstances difficiles.

Tous ces ouvrages ont été édités en langue coréenne. “Au temps de la colonisation japonaise, la CPH avait été obligée de cesser son activité d’édition, mais sa revue avait continué de travailler à développer la culture et l’éducation catholiques a déclaré l’évêque, ajoutant qu’il était utile de renouer avec ces 120 ans d’histoire pour mieux préciser le rôle actuel des éditions au service de l’évangélisation future.

Après ce symposium, tous ont participé à une Eucharistie présidée par le cardinal Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul. “Dieu n’a pas seulement révélé en paroles les Dix commandements à Moïse. Il les a gravés lui-même sur la pierre pour qu’ils ne s’effacent pas. Aujourd’hui, nous célébrons et prions pour que cette maison d’édition soit un exemple à suivre pour continuer cette tâche importante a-t-il déclaré dans son homélie, en soulignant le rôle important que l’écrit avait joué dans la révélation divine au long des siècles.

La CPH avait été inaugurée en 1886 quand les chrétiens de Corée obtinrent la liberté religieuse grâce à un traité passé entre la dynastie Joseon confucéenne et la France, le tout nouveau partenaire commercial de la Corée de l’époque.