Eglises d'Asie

Le recteur du grand séminaire national lance une campagne de promotion des vocations

Publié le 18/03/2010




Au sein d’une Eglise où les nouvelles vocations sacerdotales se raréfient, le recteur du Séminaire catholique régional de Taiwan, qui a pris ses fonctions à la fin du mois de juin dernier, a mis au point un programme de trois ans afin de tenter de renverser la tendance à la diminution du nombre des vocations sacerdotales. Par ailleurs, le programme vise à améliorer la qualité de la formation dispensée, et souligne le rôle que les familles ont à jouer dans la formation des futurs prêtres.

Selon le P. Joseph Huang Ching-fu, qui a pris la tête du séminaire national après la nomination de son prédécesseur à la tête du diocèse de Hsinchu, de 2003 à 2006, le nombre des séminaristes est passé de 28 à 19 et on ne compte que quatre nouveaux étudiants pour la rentrée universitaire de septembre. Le déclin est donc réel, mais pas inéluctable, estime le prêtre. Pour inverser cette tendance, il a mis sur pied un centre des vocations, chargé d’aider les agents pastoraux – prêtres, religieuses et laïcs – à aider au discernement des futures vocations. Le centre a été monté après deux années de travail préparatif auprès des sept diocèses de l’Eglise de Taiwan et des congrégations religieuses masculines. Désormais, un jeune qui fera part de son intérêt pour le sacerdoce sera invité à vivre quelques temps au presbytère du curé de sa paroisse et à observer le travail que celui-ci y mène. Les agents pastoraux qui l’entourent seront invités à remplir un questionnaire relatif à l’adéquation du jeune à la prêtrise.

Par ailleurs, le P. Joseph Huang souhaite inviter au séminaire des recteurs de séminaires sinophones d’autres pays afin de partager des expériences. Selon lui, le manque de vocations est un phénomène que l’on constate dans de nombreuses communautés catholiques chinoises à travers le monde et il est nécessaire de mettre en commun les initiatives entreprises pour inverser cette tendance.

Enfin, si le centre des vocations et l’implication des agents pastoraux dans le discernement des futures vocations sacerdotales sont importants, le recteur du séminaire insiste sur l’importance du milieu familial dans l’émergence des vocations. “La formation commence dans la famille. Des parents pratiquants et priants sont un facteur contribuant à la saine fondation d’un terrain propice aux vocations. Aucune activité de promotion des vocations ne peut remplacer cela explique le P. Joseph Huang, qui précise qu’il a contacté les commissions diocésaines pour les vocations, afin de les conseiller sur les aides à proposer aux parents et leur permettre de répondre aux questions des enfants ressentant un appel.

Le P. Joseph Huang explique que son action s’inscrit ici dans la continuité du travail entrepris par son successeur, l’actuel évêque du diocèse de Hsinchu, Mgr John-Baptist Lee Keh-mean. Mgr Lee, aujourd’hui président de la Commission épiscopale pour le clergé, n’hésite pas à raconter que ce sont les visites dans sa famille d’un prêtre, vicaire de sa paroisse, qui ont joué un grand rôle dans la maturation de sa vocation. Chaque semaine, le prêtre animait une prière du rosaire ; peu à peu, des familles ont abandonné cette pratique, mais ses parents ont persévéré et, au fil du temps, le prêtre a eu plus de temps à consacrer à cette prière, qui se poursuivait par une lecture commentée de l’Evangile du dimanche. Mgr Lee se rappelle que, lorsqu’il était enfant, lui et son père posaient beaucoup de questions à ce prêtre au sujet de la foi et de la vie chrétienne.

Interrogé à propos du déclin des vocations dans l’Eglise de Taiwan, Mgr Lee a répondu qu’il n’était pas juste, comme le font certains catholiques localement, de dire que le clergé, chinois et missionnaire, qui est arrivé à Taiwan en 1949, n’a pas fait assez pour la promotion des vocations. “Nous devons au contraire les remercier pour leur aide et le travail accompli ces dernières décennies a-t-il souligné, ajoutant que leur ouvre désintéressée a contribué à établir l’Eglise de Taiwan. Il est temps pour l’Eglise locale de “se réveiller” et d’assumer ses responsabilités, a-t-il ajouté.