Eglises d'Asie

Les écoles catholiques de Manille ont lancé une campagne de sensibilisation en faveur des minorités ethniques et de l’écologie après la marée noire de Guimaras

Publié le 18/03/2010




Le 1er septembre dernier, lors d’une messe célébrée dans la cathédrale de Manille par Mgr Gaudencio Rosales, archevêque du lieu, les écoles catholiques de Manille ont lancé, par l’intermédiaire d’un spectacle itinérant, une campagne de sensibilisation à l’écologie, au sort des minorités ethniques et aux problèmes liés à l’industrie minière, après la catastrophe écologique qui a touché les îles centrales de Panay et de Guimaras, le 11 août dernier.

D’après l’agence Fides (1), cette campagne vise à promouvoir, auprès des jeunes générations, le respect de la nature comme manifestation de l’amour de l’homme envers Dieu et envers lui-même. Le respect de la création et la défense de l’environnement sont des questions cruciales dans le pays, affirment les responsables de la campagne, qui ont sondé l’opinion publique au lendemain du désastre de Guimaras.

Le 11 août dernier, en effet, un tanker contenant deux millions de litres de pétroles à son bord a sombré au centre des Philippines et déversé plus de 200 000 litres dans la mer, créant la pire marée noire de l’histoire du pays. Depuis, quelque 14 000 pêcheurs sont privés de ressources, les plages ayant été souillées ; 454 hectares de mangrove ont été détruits ainsi que 58 hectares de cultures d’algues. Selon des experts, il faudra des décennies pour retrouver un environnement comparable à celui qui existait avant la catastrophe écologique.

La campagne de sensibilisation des écoles catholiques se focalise également sur les populations aborigènes menacées, souvent privées de leurs terres ancestrales, du fait de l’intervention de firmes multinationales d’extraction minière, qui obtiennent du gouvernement des concessions pour l’exploitation des sous-sols. Ces communautés aborigènes, qui parlent 120 dialectes distincts, vivent essentiellement sur l’île de Mindanao et se composent de plus de 60 ethnies. De nombreux évêques au sud des Philippines ont pris leur défense à plusieurs reprises et sont intervenus auprès du gouvernement, dénonçant la violation des droits des aborigènes, qui vivent grâce à l’agriculture ou à la pêche de subsistance et perpétuent des traditions et des coutumes ancestrales, mais dont la pérennité, aujourd’hui, est sérieusement menacée (2).