Eglises d'Asie

Un prêtre catholique du diocèse de Pusan, qui estime que les paroisses catholiques doivent davantage être sensibilisées à la mission, a lancé un groupe de soutien aux missions extérieures

Publié le 18/03/2010




Début août, le P. Primus Oh Nam-joo, curé de la paroisse d’Allak (diocèse de Pusan), a lancé un groupe de soutien aux missions extérieures, afin d’aider l’Eglise locale et les prêtres de paroisses à prendre conscience de l’importance du travail missionnaire en dehors de la Corée, car, selon lui, “les paroisses catholiques ne pensent pas assez à soutenir les missions à l’étranger”. Le groupe de soutien d’Allak, fort de 370 membres, collecte des dons, qui seront par la suite envoyés aux religieuses coréennes en mission en Mongolie depuis plusieurs années.

En 2000, le P. Oh Nam-joo avait déjà lancé un groupe similaire à Namsan. D’après Mathew Kang Ki-soo, le responsable, 10 700 euros sont envoyés chaque année depuis six ans aux missionnaires coréens ouvrant dans vingt-deux pays et, selon lui, les actuels 280 membres du groupe donnent personnellement plus de 2 000 wons par mois (1,66 euros).

Le P. Daniel O’Keeffe, Irlandais, chargé de faire connaître le travail des Pères de la Société mission-naire de Saint-Colomban, a avoué d’expérience apprécier cette entraide paroissiale en faveur des missions. En Corée du Sud, généralement “les instituts missionnaires doivent obtenir l’autorisation du curé du lieu pour pouvoir solliciter une aide pour leur mission lors de la messe dominicale paroissiale explique le P. O’Keeffe, qui qualifie cet arrangement de “plutôt pesant” pour les missionnaires comme pour les prêtres, d’autant plus que les paroisses sont très souvent sollicitées.

Pour éviter ces inconvénients, “l’Eglise de Corée devrait penser à mettre sur pied une aide systématique pour les missions à l’extérieur suggère le prêtre, qui dirige aussi l’Association catholique coréenne d’éducation missionnaire à l’étranger, un consortium de onze instituts religieux masculins et féminins.

Citant la Grande-Bretagne, l’Irlande et les Etats-Unis, le P. O’Keeffe souhaite que les évêques et les supérieurs religieux planifient annuellement les collectes pour les instituts missionnaires auprès des paroisses. D’après cette association, en octobre 2005, l’Eglise catholique de Corée comptait 212 missionnaires en Asie, 130 en Amérique, 109 en Europe, 59 en Afrique et 16 en Océanie.

Le P. Thomas Yang Kum-ju, de la Société des Missions Etrangères de Corée, fondée sous le patronage de la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), a confirmé, le 1er septembre dernier, qu’il n’était pas facile de contacter les prêtres responsables pour obtenir d’être reçu dans les paroisses et qu’il espérait que les efforts du P. Oh inciteront les prêtres locaux à reconnaître l’importance des missions à l’étranger.

De son point de vue, “les prêtres de paroisse comprennent mal l’importance de ces missions”. La Société des Missions Etrangères de Corée, qui travaille au Cambodge, en Chine, en Mozambique, en Papouasie Nouvelle-Guinée, en Russie et à Taiwan, a besoin, chaque année, de 1,6 milliard de wons (soit 1,3 million d’euros) pour l’entretien des cinquante prêtres qui y travaillent. Plus de 90 % de cette somme provient du travail de prospection des missionnaires auprès des paroisses, lors de leur retour en Corée pour leurs congés, tous les trois ans.

Le P. Vincent Choe Won-o, sous-secrétaire de la CBCK, a déclaré pour sa part, le 5 septembre, qu’“au niveau de la Conférence des évêques, une aide financière systématique aux instituts missionnaires n’était pas prévue”. Cependant, selon lui, l’intérêt des évêques pour les missions à l’étranger s’affirme et, si les instituts missionnaires leur soumettaient des propositions en vue d’un soutien systématique des missions, ils en débattraient volontiers.

Sr. Christina Jo Sook-je, provinciale des Sours missionnaires du Sacré-Cour de Jésus, a fait remar-quer que les religieuses avaient davantage de difficultés que les hommes à obtenir l’aide financière des paroisses. Sa congrégation a accueilli avec joie l’initiative du P. Oh car onze religieuses de sa congrégation qui travaillent dans six pays ont désespérément besoin d’une aide pour assurer leur travail missionnaire et elles ne reçoivent aucun soutien des paroisses, a-t-elle souligné.