Eglises d'Asie

Concrétiser l’amour du prochain par un don d’organe est l’un des principaux engagements pris par de nombreux participants au Congrès eucharistique de Séoul

Publié le 18/03/2010




Pour clôturer les trois mois qu’a duré le Congrès eucharistique de l’archidiocèse de Séoul, 29 000 catholiques, dont le cardinal Nicholas Cheong Jin-suk lui-même, se sont engagés à faire un don d’organe ou de cornée, après leur mort. Le 16 septembre dernier, ils étaient 10 000 à participer à la messe de clôture du Congrès, au grand séminaire de Séoul. A cette occasion, le cardinal, archevêque de Séoul, qui présidait l’eucharistie entouré de son évêque auxiliaire et de tous les prêtres de l’archidiocèse, a annoncé qu’entre l’ouverture du Congrès, le 18 juin dernier et sa clôture, près de 17 000 catholiques s’étaient engagés à faire un don d’organe et 12 000 autres à faire don de leurs yeux, après leur mort (1).

Promouvoir une culture de vie et la charité fraternelle était l’objectif principal de ce congrès. Dans cette perspective, les catholiques étaient invités à faire un geste concret en s’engageant à faire un don d’organe ou de cornées et à économiser 100 wons par jour (0,08 euro) pour soutenir les services sociaux et les missions à l’étranger. Environ 25 000 personnes ont souscrit à la campagne “100 wons par jour” et près de 30 000 lettres d’engagement furent présentées à l’autel au cours de cette messe de clôture.

Le 23 juin, le cardinal Cheong avait donné l’exemple en s’engageant à faire un don d’organe ou de cornée au moment de sa mort. Il a invité ses prêtres à l’imiter. A sa suite, des fidèles ont témoigné. Ainsi, Mary Magdalene Chun Ja-ok, 55 ans, de la paroisse de Samseong-dong, s’est engagée elle aussi disant : “Après tout, mon corps va retourner en poussière. J’espère que quelque chose de moi servira à sauver la vie de quelqu’un.”

Le P. Joseph Kim Yong-tae, du mouvement Un seul Cour, un seul Corps, un organisme d’entraide de l’archidiocèse de Séoul, considère que 29 000 dons d’organes sont un résultat encourageant. “Il n’est pas facile de changer l’opposition tenace des Coréens aux dons d’organes, profondément influencés qu’ils sont par le confucianisme. Nous voulons faire comprendre l’importance de la vie et d’une culture de vie non seulement aux catholiques mais au peuple coréen tout entier a-t-il expliqué (2). Le confucianisme enseigne que c’est une marque de piété filiale que de ne pas porter atteinte à l’intégrité du corps reçu de ses parents.

Le mouvement Un seul Cour, un seul Corps est né à l’occasion du 44e Congrès eucharistique mondial, en 1989. Il exhorte les gens à aimer leur prochain et à répondre de façon concrète aux demandes de ceux qui souffrent. Depuis sa fondation, se sont succédé aide aux pays en difficulté, don d’organe et services d’entraide.

Durant les trois mois qu’a duré le Congrès, l’adoration eucharistique le dimanche et les jours de semaine était bien sûr encouragée. De même, le diocèse incitait les catholiques à s’informer sur la “culture de vie avec une liste de livres à lire, de films à voir et autre matériel à consulter en lien avec la bioéthique. Enfin, la messe de clôture coïncidait avec le 160e anniversaire du martyr du premier prêtre coréen, saint André Kim Tae-gon. Dans son homélie, le cardinal Cheong a dit en particulier : “En nous souvenant de St André Kim, qui de son sang a fait fleurir la foi en Corée, il nous faut vivre de l’esprit eucharistique tous les jours de nos vies.” St André Kim, décapité en 1846, est un des 103 martyrs de l’Eglise de Corée canonisés par le pape Jean-Paul II en 1984 à l’occasion du 200e anniversaire de la fondation de l’Eglise en Corée.