Eglises d'Asie

En dépit de leur opposition à la nouvelle loi sur les écoles privées, les fondations chapeautant les écoles catholiques ont commencé à modifier leurs statuts pour se conformer à la loi

Publié le 18/03/2010




La Loi révisée sur l’enseignement privé, votée en décembre 2005, est entrée en vigueur le 1er juillet dernier. Depuis cette date, en dépit de leur opposition réitérée au contenu de ce texte législatif, les fondations chapeautant les écoles catholiques, ainsi que leurs homologues des établissements protestants, ont commencé à modifier leurs statuts afin de les mettre en conformité avec les dispositions inscrites dans cette loi.

Selon frère John Vianney Ahn Byeong-cho, secrétaire général de la Fédération des fondations catholiques d’éducation en Corée, les fondations relevant des diocèses de Séoul et d’Andong ont mené à bien les modifications nécessaires, lesquelles ont été soumises pour approbation au ministère de l’Education. Les fondations placées sous l’autorité des autres diocèses terminent ce travail et devraient le soumettre aux autorités de tutelle sous peu, a précisé le religieux, ajoutant que l’Eglise catholique se conformait ainsi aux exigences fixées par la loi et qu’elle gérerait, à l’avenir, ses établissements en conséquence, tout en ne cachant pas son profond désaccord. A l’issue de son assemblée plénière – qui s’achève ce 12 octobre -, a ajouté frère Ahn, la Conférence épiscopale publiera probablement une dé-claration pour réaffirmer les principes qui doivent présider à la gestion des établissements catholiques d’éducation et, à la suite de cela, la Fédération demandera à l’Etat d’amender la nouvelle loi.

En décembre dernier, lors du vote de la loi par l’Assemblée nationale, les Eglises protestantes ainsi que l’Eglise catholique, par la voix de la Conférence des évêques et par celle de la Fédération des fondations catholiques d’éducation, avaient publié un communiqué commun pour protester avec fermeté contre les modifications inscrites dans la nouvelle loi. Des responsables chrétiens avaient alors déclaré être prêts à aller jusqu’à la désobéissance civile pour ne pas avoir à appliquer la loi révisée (1). Aujourd’hui, au sein de l’Eglise catholique, l’attitude adoptée est celle du respect de la loi et de son application concrète, “mais cela ne signifie pas que nous l’acceptons. L’Eglise catholique dans sa totalité y est toujours opposée précise le directeur d’une école catholique du diocèse d’Andong.

Selon le texte de la nouvelle loi, les comités de gestion des écoles privées seront désormais formés d’enseignants et de parents et prendront une part plus active à la marche des écoles privées, tâche qui auparavant était du seul ressort des directeurs des écoles privées. La nouvelle loi exige que le quart au moins des membres de leur conseil d’administration soit élu parmi les enseignants et les parents délégués des comités de gestion. L’objectif affiché du texte législatif est d’assurer une plus grande ouverture et une plus grande transparence dans la direction de ces écoles. De plus, les comités de gestion ont désormais voix consultative dans l’élaboration des budgets et des plans de développement des écoles, même si le pouvoir de décision est laissé aux conseils d’administration. Jusqu’à maintenant, les comités de gestion n’avaient qu’un rôle consultatif auprès du chef d’établissement. La loi enfin fixe à quatre ans le mandat d’un directeur, renouvelable une fois. En outre, il est exigé des conseils d’administration qu’ils publient les minutes de leurs rencontres.

Pour l’archidiocèse de Séoul, Thomas Kim Min-ho, responsable au sein de la Fondation pour l’éducation catholique de l’archidiocèse, déclare que les statuts remaniés ont été soumis au ministère le 11 septembre, ce dernier les ayant approuvés le 22 septembre. Il explique qu’il n’y avait pas d’autre manière de procéder, sauf à courir le risque de mettre les écoles catholiques de Séoul hors-la-loi. Il précise aussi qu’une clause a été ajoutée dans les statuts indiquant que “les directeurs et les auditeurs devront être des catholiques baptisés”. La Fondation de l’archidiocèse a la tutelle d’une université, de deux lycées, d’un collège et d’une école élémentaire catholiques.

A l’université Keimyung, animée par l’Eglise presbytérienne de Corée, Kim Young-bae, responsable de la Fondation pour l’éducation exerçant la tutelle sur l’établissement, déclare quant à lui que les statuts ont été révisés et approuvés à la mi-septembre 2006. “Comme nous, les fondations éducatives des autres dénominations protestantes continuent de désapprouver le contenu de cette loi, mais nous ne sommes pas des hors-la-loi dit-il.