Eglises d'Asie

Mindanao : des religieuses ont déposé plainte auprès de la Commission des droits de l’homme des Philippines après l’assaut de leur couvent par les forces de l’ordre

Publié le 18/03/2010




Le 6 novembre dernier, les sours du Bon Pasteur, des religieuses contemplatives, ont déposé plainte auprès de la Commission des droits de l’homme des Philippines contre “l’assaut insolent et les fouilles illégales” commis par des forces de police dans leur couvent situé près de Butuan, dans la région de Caraga, à Mindanao, le soir de la Toussaint. Dans cette plainte, les sours demandent que “justice soit faite et que les fonctionnaires chargés de l’application de la loi protègent les droits des individus et non ceux des personnes enfreignant la loi. Nous leur demandons d’agir de manière responsable face aux abus et aux violations endémiques commises par des personnes exerçant une autorité 

L’évêque de Butuan, Mgr Juan de Dios Pueblos, a qualifié l’assaut des policiers d’illégal. “La police a reconnu ses torts, elle doit donc assumer les conséquences de ses actes a-t-il ajouté. Mgr Pueblos, membre de la Commission Melo (1), a également précisé qu’il demanderait l’aide de cette commission pour qu’une enquête supplémentaire soit menée.

Le 1er novembre, dans la soirée, sept policiers armés, commandés par le colonel Wilfredo Reyes, avaient pris d’assaut le couvent des contemplatives du Bon Pasteur, qui, selon les forces de police, cachaient Jorge Madlos, le porte-parole du front démocratique national (NDF) de Mindanao (2), basé dans la région de Caraga. Selon Sr Geraldine Ortuoste, la supérieure du couvent, les policiers ont forcé la porte du couvent et mis à sac les cellules des religieuses, sans montrer d’ordre de perquisition, sinon un mandat d’arrêt de Jorge Madlos, dont elles n’avaient jamais entendu parler. Lorsque la police s’est rendu compte que l’homme en question ne s’y trouvait pas, les policiers sont repartis. D’après les religieuses, la police est revenue le jour suivant pour présenter ses excuses et offrir des fruits et des conserves en guise de “cadeaux de paix 

Pour l’archevêque de Lingayen-Dagupan, au nord des Philippines, il existe actuellement “une tendance au harcèlement et à l’assassinat des collaborateurs de l’Eglise faisant également référence au meurtre qui n’a pas été élucidé d’Alberto Ramento, évêque de l’Eglise indépendante des Philippines, le 3 octobre 2006 (3).