Eglises d'Asie – Timor Oriental
Reçu en audience par Benoît XVI, le Premier ministre Jose Ramos-Horta a invité le pape à se rendre en visite à Dili
Publié le 18/03/2010
Selon le Premier ministre, une visite du pape contribuerait grandement à promouvoir l’unité, la paix, la tolérance et la réconciliation dans le pays, très majoritairement catholique. Un souhait partagé par une partie de la population, fatiguée des violences qui n’ont pas cessé dans les rues de Dili, en dépit de la présence d’une force armée internationale, envoyée dans le pays par l’ONU à la demande du gouvernement est-timorais. Débutés en avril 2006, les heurts sanglants ont culminé en juin, mais, depuis, ils n’ont jamais complètement disparu. Ces dernières semaines, des bandes rivales de jeunes se sont affrontées à l’arme blanche, avant de mettre le feu à des habitations et de s’en prendre à des membres de la force de maintien de la paix (1). Pour le Premier ministre, ces nouvelles violences sont dues à “des bandes de criminels” et, selon un certain nombre d’observateurs, l’instabilité qui continue à prévaloir indique que les luttes pour le pouvoir ne sont pas terminées.
Le P. Apolinario Aparicio Guteres, vicaire général du diocèse de Dili, a par ailleurs précisé que l’invitation faite par le Premier ministre au pape avait été évoquée par Jose Ramos-Horta avant son voyage en Europe avec les évêques des deux diocèses catholiques du pays, Mgr Alberto Ricardo da Silva, à Dili, et Mgr Basilio do Nascimento, à Baucau. Le chef du gouvernement avait également évoqué avec les deux évêques de la possibilité de nommer un ambassadeur près le Saint-Siège, une proposition qui sera mise en ouvre d’ici quelques temps (2).
La précédente visite d’un pape au Timor-Oriental remonte au mois d’octobre 1989. A cette date, le Timor-Oriental était occupé par l’Indonésie et la visite du pape Jean-Paul II avait été marquée par des manifestations pour l’indépendance qui furent durement réprimées (3). Après le référendum sur l’indépendance de 1999 et les violences meurtrières qui accompagnèrent le retrait de l’Indonésie, l’indépendance du Timor-Oriental a été reconnue par la communauté internationale en mai 2002. Avec un PIB de 400 dollars par habitant, le pays est un des plus pauvres d’Asie.