Eglises d'Asie – Divers Horizons
Les évêques coréens et japonais, qui se réunissent régulièrement depuis une dizaine d’années, souhaitent que d’autres évêques d’Asie de l’Est se joignent à leurs échanges
Publié le 18/03/2010
Dix-huit évêques coréens, seize évêques japonais et un invité, Mgr John Tong Hon, évêque auxiliaire de Hongkong, se sont retrouvés à huis clos pour aborder la question de la formation des prêtres en Chine, en Corée et au Japon. D’après le P. Vincent Choe Won-o, sous-secrétaire de la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), les évêques souhaitaient s’entretenir “cour à cour” sur le sujet.
Mgr Augustin Nomura Jun-ichi, évêque de Nagoya et président de la Conférence des évêques catholiques du Japon (CBCJ), a souligné que la principale préoccupation des représentants des Eglises présentes était celle de la formation des prêtres. “Former des prêtres de qualité est une question d’ur-gence, a-t-il dit. Au Japon, les vocations sont peu nombreuses, c’est pourquoi la formation tant in-tellectuelle que spirituelle d’un petit nombre de séminaristes par des prêtres compétents est une tâche importante. Pouvoir en parler avec des évêques coréens a été une chance pour nous, évêques japonais” (1).
Durant cette rencontre, Mgr Paul Ri Moun-hi, archevêque de Daegu, a parlé de la formation sacerdotale au grand séminaire de son diocèse et Mgr Vincent Ri Pyung-ho, évêque de Jeonju, a traité de la situation au grand séminaire de Kwangju. Pour le Japon, l’exposé d’ensemble a été donné par Mgr Rafaël Umemura Masahiro, évêque de Yokohama.
Plusieurs évêques ont également exprimé le vou de voir leur rencontre annuelle s’élargir aux évêques de l’Asie de l’Est. Le président de la CBCK, Mgr John Chang Yik, évêque de Chunchon, a expliqué qu’au sein de la Fédération des Conférences des épiscopales d’Asie (FABC), les membres de l’Asie de l’Est “avaient beaucoup de choses en commun en termes d’histoire et de culture Des débats entre évêques de cette même région seraient “très efficaces pour la pastorale des Eglises locales a-t-il expliqué. La Chine “est très proche de nous et pourtant nous connaissons peu de choses sur l’Eglise de Chine a souligné l’évêque sud-coréen, ajoutant que, quoiqu’il ne soit pas facile de rencontrer actuellement des évêques chinois, les évêques coréens et japonais espéraient “à l’avenir pouvoir nouer des relations avec l’Eglise de Chine”.
Mgr Nomura a confirmé le souhait des évêques coréens et japonais de voir leur rencontre annuelle “s’élargir pour devenir une rencontre des évêques de l’Asie de l’Est. Aujourd’hui, notre rêve est devenu réalité, grâce à la présence de Mgr John Tong Hon a-t-il reconnu en expliquant que “parmi les quatre sous-régions de la FABC, les membres de l’Asie de l’Est sont géographiquement proches les uns des autres et que nous avons beaucoup à gagner en discutant ensemble des différents problèmes de l’Eglise de Chine En utilisant nos rencontres annuelles comme “base de départ” à nos échanges, nous aiderions l’ensemble des Eglises de cette région à devenir plus cohérentes, a-t-il ajouté. D’après un responsable de la CBCK, les évêques coréens et japonais avaient également invité des évêques de Taiwan à la dernière rencontre, mais sans succès.
Ces rencontres annuelles ont débuté en 1996 afin de développer une meilleure compréhension mutuelle de leurs propres histoires nationales – intimement liées à celle de leurs voisins – et permettre ainsi de développer une amitié fidèle. Le Japon a colonisé la Corée de 1910 à 1945 et un certain nombre de Coréens gardent un profond ressentiment envers le Japon. “Nous avons commencé nos rencontres en parlant de la guerre et de l’histoire respective de nos deux pays. Nous sommes ensuite passés aux problèmes pastoraux, comme la formation des futurs prêtres et l’ocuménisme, et, cette année, un évêque de Hongkong s’est joint à nous s’est réjoui Mgr Paul Otsuka Yoshinao, évêque de Kyôto (2). Mgr John Chang Yik a, quant à lui, fait remarquer que “le Japon était un pays économiquement et socialement développé et que la Corée avait beaucoup de choses à apprendre de l’expérience du Japon en matière d’évolution sociale, comme l’urbanisation, l’accueil des travailleurs migrants et les modifications de la structure de la cellule familiale”.