Eglises d'Asie

Condamné pour détournement de fonds en première instance, un prêtre catholique, fondateur d’une importante institution caritative, a été disculpé en appel

Publié le 18/03/2010




Le 17 novembre dernier, la Haute Cour de Daejeon a déclaré que le P. John Oh Woong-jin était « non coupable » de toutes les charges pesant sur lui. Ce verdict clôt une longue affaire judiciaire qui a vu le fondateur d’une des plus importantes institutions caritatives du pays accusé de détournement de fonds et de fraudes. En octobre 2005, un jugement en première instance avait condamné le prêtre catholique à dix-huit mois de prison – une peine ensuite suspendue pour une durée de deux ans – pour le détournement de subventions publiques d’un montant de 500 millions de wons (420 000 euros).

A l’issue du jugement du 17 novembre, un des avocats du P. John Oh a déclaré que l’acquittement était « un résultat naturel dû non pas au talent de ses défenseurs mais à l’innocence du prêtre. Ce dernier s’est refusé à toute déclaration, laissant s’exprimer un de ses proches. Le frère Matthew Park Young-sik, responsable de la communication de l’ouvre caritative Kkottongnae, a déclaré que le jugement « encourag[eait], était besoin, ceux qui nous soutiennent à avoir encore plus confiance en Kkottongnae ». Selon les attendus du jugement, le P. John Oh a tout au plus fait preuve de maladresse dans la gestion de l’organisation dont il avait la responsabilité, mais sans intention de frauder ou de dissimuler d’éventuelles malversations.

Kkottongnae (ou Kkottongne, selon l’ancienne transcription) (‘Village fleuri’) a été fondé par le P. John Oh en 1976. Installé à Eumseong, à une centaine de kilomètres au sud-est de Séoul, il abrite aujourd’hui quelque 3 000 handicapés et personnes âgées en situation précaire. En 1992, un second village a été bâti à Gapyeong, où vivent près de 2 000 résidents. Tout au long de cette affaire judiciaire, l’épiscopat coréen a toujours gardé sa confiance au P. John Oh et demandé aux catholiques comme aux non-catholiques de continuer à soutenir l’institution caritative au service des handicapés et des pauvres (1).