Eglises d'Asie – Inde
Tamil Nadu : plus de 5 000 catholiques ont participé à une marche silencieuse pour condamner le meurtre d’un libraire du sanctuaire Saint-Thomas, près de Chennai
Publié le 18/03/2010
Mgr Malayappan Chinnappa, archevêque de Madras-Mylapore, et Mgr Anthony Neethinathan, évêque de Chingleput, ont mené la marche. Ils ont publié un communiqué commun exhortant le gouvernement à assurer la protection des institutions chrétiennes (1). “La marche a été organisée pour condamner le fondamentalisme religieux et demander qu’une enquête sérieuse et impartiale soit ouverte a expliqué le P. Vincent Chinnadurai, président de la Commission pour les minorités de l’Etat du Tamil Nadu. “Nous soupçonnons un sinistre plan et nous demandons à la police d’arrêter les membres du groupes qui se cachent derrière cet assassinat a-t-il ajouté.
Lily Mary, qui travaille dans la librairie de Jacob Fernandez, a été témoin du meurtre de son patron. Elle a rapporté à l’agence de presse Ucanews que l’agresseur, Ramesh Babu, avait dit au gérant du magasin que les catholiques devaient quitter le sanctuaire, ce dernier appartenant aux hindous. Selon le vicaire du sanctuaire, il est apparu que Ramesh Babu était venu voir Jacob Fernandez à plusieurs reprises en lui réitérant la demande faite le jour du meurtre. Après avoir tué le libraire et s’être déposé du sang sur le front, il est entré dans la basilique et a brisé les statuts de saint Joseph et de saint François d’Assise, raconte Lily Mary, encore sous le choc.
Pour la police, qui a arrêté Ramesh Babu le jour suivant, le meurtrier est un déséquilibré mental, mais les responsables de l’Eglise locale rejettent cette thèse et demandent une enquête approfondie. “Comment une personne gérant un site Internet peut-elle être malade mental ? s’interroge le P. Chinnadurai. Ramesh Babu gérait en effet le site www.meineri.org en langue tamoule (meineri veut dire ‘vraie foi’), sur lequel on peut trouver des messages haineux envers les autres religions et des détails sur sa vie personnelle. Ainsi, on apprend qu’avant de s’intéresser à l’extrême-droite hindoue, le meurtrier était ingénieur dans une firme multinationale.
Le sanctuaire du Mont Saint-Thomas est l’endroit où l’apôtre Thomas aurait été tué par un habitant de la région, au premier siècle de notre ère. Selon la tradition locale, le corps de saint Thomas, avant d’être envoyé à Rome, était conservé à l’endroit où se trouve aujourd’hui la basilique Saint-Thomas (2), lieu où le pape Jean-Paul II s’est recueilli, lors de sa venue en Inde en 1986.