Eglises d'Asie

La Commission nationale pour les minorités honore le travail accompli par le P. Cedric Prakash en faveur des minorités ethniques

Publié le 18/03/2010




La Commission fédérale pour les minorités (1) a honoré d’un prix le travail du P. Cedric Prakash, prêtre jésuite, pour la protection des minorités religieuses. Le prix, une citation et un châle, a été présenté au prêtre au cours d’une réception à New Delhi, le 18 décembre dernier. Cette réception avait été organisée à l’occasion de la Journée nationale des minorités, une célébration annuelle qui commémore la déclaration du 18 décembre 1992 des Nations-Unies sur la protection et la promotion par les Etats de leurs minorités ethniques, culturelles, religieuses et linguistiques.

Le P. Prakash, 54 ans, lutte contre la violation des droits des minorités, en particulier des musulmans et des chrétiens, dans l’ouest de l’Inde, au Gujarat. Après les affrontements meurtriers entre hindous et musulmans en 2002 qui avaient fait près d’un millier de morts (2), le prêtre est devenu la cible d’hindous fanatiques (3). Malgré cela, il n’a pas cessé d’affirmer devant les médias et jusque devant la Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde que l’administration au Gujarat soutenait en sous-main le fanatisme des hindous et leurs violences contre les musulmans. “Les constants efforts du gouvernement du Gujarat pour réduire le rôle des minorités et l’introduction d’une loi draconienne contre la liberté religieuse sont des raisons suffisantes pour que les citoyens de ce pays luttent pour le respect des droits de tous confiait le prêtre (4). Le P. Prakash travaille également avec d’autres groupes pour défendre les victimes d’exactions devant les tribunaux. Il dirige Prashant (‘tranquillité’), un centre catholique de “défense des droits de l’homme, de la justice et de la paix installé à Ahmedabad, la capitale commerciale du Gujarat.

C’est A. S. Anand, ancien président de la Commission des droits de l’homme et ancien président de la Cour suprême fédérale, qui a conféré le prix au P. Prakash. Dans son allocution, véritable discours-programme, il a déclaré que bien des gens dans le pays se voyaient dénier leurs droits. “Il nous faudra célébrer avec faste le jour où tous auront les mêmes droits sans distinction de castes ou de croyances a-t-il déclaré. De son côté, le P. Prakash a confié aux journalistes que l’honneur qui lui était fait s’adressait également à tous ceux qui luttaient pour le respect des minorités dans le pays et que c’était une occasion de se souvenir “du large pourcentage” de ceux qui vivent encore à la marge de la société indienne et à qui sont refusés leurs droits de citoyens.

D’autres titres honorifiques ont été décernés au P. Prakash. En 1995 déjà, il avait reçu des mains du président de l’Union indienne le Kabir Puraskar pour la promotion de la paix et de l’harmonie entre les communautés, du nom du poète mystique du XVIe siècle Kabir, qui avait chanté l’existence d’un Dieu au-dessus des religions. En 2003, le Conseil musulman indien aux Etats-Unis l’honorait lui aussi, sans oublier la Légion d’honneur qui lui a été décernée par la France début 2006.