Eglises d'Asie

Aux Philippines, lors d’une conférence internationale sur la bioéthique et la famille, près de 700 experts et hommes d’Eglise ont rappelé l’urgence de protéger la vie humaine et la famille

Publié le 18/03/2010




A Mandaluyong, localité de la banlieue de Manille, les 700 participants à la Conférence internationale sur “les défis de la biotechnologie pour la vie humaine et la famille” ont rappelé l’urgence de “promouvoir, renforcer et protéger la vie humaine et la famille” par une coopération mutuelle des “différentes religions et cultures”. Cette conférence, organisée les 9 et 10 janvier derniers par la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP), a rassemblé un public essentiellement philippin et des participants venus des différents continents.

Une délégation de treize Malaisiens, du diocèse de Miri, dans l’Etat de Sarawak, dont Mgr Anthony Lee Kok Hin, évêque du lieu, ont participé au colloque afin d’échanger sur les moyens de protéger les familles, de promouvoir la vie et mieux répondre aux besoins des migrants philippins et indonésiens, présents dans leur diocèse.

Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la vie, a prononcé le discours d’ouverture du colloque sur le thème du “génome humain au-delà du mythe, de l’idéologie et du respect pour la vie humaine”. Dans une présentation sur les considérations éthiques et scientifiques vis-à-vis du clonage humain et des recherches sur les cellules souches embryonnaires, le Dr James Sherley, du MIT (Massachussets Institute of Technology), aux Etats-Unis, a rappelé qu’aujourd’hui, aucune preuve démontre que les cellules souches embryonnaires sont préférables aux cellules souches adultes dans les recherches sur des traitements et la guérison de maladies débilitantes (maladies pour lesquelles aucun remède n’existe). Par conséquent, a-t-il ajouté, les embryons humains ne doivent pas être tués dans le but de développer davantage de recherches scientifiques sur les cellules souches embryonnaires.

Mgr Orlando Quevedo, évêque de Cotabato sur l’île de Mindanao, a abordé le thème de l’avenir de la famille en Asie, qui, selon lui, est touchée par trois conflits sociopolitiques : la mondialisation économique qui aggrave la tragique réalité de la pauvreté et brise les familles lorsque les parents émigrent et laissent les enfants sans repère ; la mondialisation culturelle et scientifique, par exemple les OGM, dont les conséquences sur la santé et l’environnement sont mal connues ; enfin les conflits liés à “des différences religieuses” qui affectent certaines régions et fragilisent les familles.

Dans le communiqué final, lu par Mgr Angel Lagdameo, archevêque de Jaro et président de la CBCP, les participants ont déclaré que la contraception faisait partie intégrante de la “culture de la mort cette dernière ayant “fortement contribué à développer l’adultère, les relations sexuelles avant le mariage, les relations homosexuelles tout comme “l’abominable crime de l’avortement”. De plus, cette “perte de respect et d’attention aux premiers stades de la vie humaine a conduit à un manque de respect et d’attention aux derniers stades de la vie, avec le développement de l’euthanasie, de l’abandon des personnes âgées et des handicapés (.). Il est urgent de discerner avec authenticité et esprit critique les systèmes nationaux et internationaux qui cherchent à abroger la souveraineté des pays, la protection des familles et le droit à la vie, pourtant garantis par les Constitutions ont-ils ajouté.

Le premier Congrès international sur la bioéthique s’était tenu à Manille, en décembre 2005, pour le dixième anniversaire de la commémoration de l’encyclique Evangelium Vitae (‘Evangile de la vie’), du pape Jean-Paul II, à l’initiative de l’Académie pontificale pour la vie et de la Conférence des évêques catholiques des Philippines.