Eglises d'Asie

Depuis 2004, un millier de Montagnards des Hauts Plateaux du Vietnam ont franchi la frontière cambodgienne pour demander assistance aux Nations Unies

Publié le 18/03/2010




Avec un rythme modéré mais continu, les demandeurs d’asile montagnards des Hauts Plateaux du Centre Vietnam continuent de se présenter à la frontière du Cambodge pour y solliciter l’assistance du Haut Commissariat aux réfugiés, qui a établi un bureau à Phnom Penh. Vers la mi-décembre 2006, avec l’accord des autorités cambodgiennes, l’organisme des Nations Unies avait été secourir un groupe de quinze Montagnards errant dans la région frontalière au nord-est de la capitale et les avait ramenés à Phnom Penh. Une nouvelle, transmise par Radio Free Asia en langue vietnamienne, a fait état d’un nouveau groupe de Montagnards des Hauts plateaux ayant traversé la frontière cambodgienne.

Le nouveau groupe a été rencontré le 15 janvier dans la forêt par des paysans cambodgiens de la province de Ratttanakiri (district de O-Yadao) qui se rendaient au travail. Le groupe comporterait deux hommes et deux femmes, tous âgés d’une trentaine d’années. Le représentant d’une organisation de défense des droits de l’homme travaillant dans la région les a contactés et a déclaré que ces Montagnards avaient quitté la région des Hauts Plateaux du Centre Vietnam faute de terres à exploiter. Le représentant du bureau du Haut Commissariat à Phnom Penh a fait savoir à la presse que, le 15 janvier dernier, son organisation avait envoyé une requête aux Affaires étrangères cambodgiennes pour porter assistance au nouveau groupe.

D’après un récent communiqué du bureau du Haut Commissariat au Cambodge, depuis l’année 2004, année du dernier soulèvement des Montagnards des Hauts Plateaux, un millier d’entre eux ont franchi la frontière et reçu l’assistance des services de l’organisme international. 698 de ces demandeurs d’asile sont allés s’établir dans un pays d’asile définitif tandis que 133 ont été reconduits au Vietnam, en vertu des accords tripartites de janvier 2005, parce que ne remplissant pas les conditions nécessaires à l’obtention du statut de réfugiés politiques. Environ 290 Montagnards sont aujourd’hui en attente au siège du Haut Commissariat dans la capitale du Cambodge.

Après le premier soulèvement montagnard en 2001, la répression et les procès qui suivirent, un premier exode avait eu lieu vers le Cambodge. Un millier de ces demandeurs d’asile avaient été ensuite admis dans un pays d’asile définitif, la plupart aux Etats-Unis. Après le soulèvement du week-end pascal 2004 et la violente répression qu’il avait entraînée, un même mouvement d’exode s’était déclenché, fort mal considéré aussi bien par les autorités vietnamiennes que cambodgiennes. Le nombre de ces nouveaux demandeurs d’asile a aujourd’hui atteint celui des participants du premier exode. Les accords tripartites signés en janvier 2005 entre le Haut Commissariat, le Vietnam et le Cambodge, prévoient la possibilité pour les Montagnards de revenir volontairement dans leur pays. Ces accords et la garantie offerte par le Vietnam aux Montagnards revenant au pays ont été vigoureusement mis en cause par de nombreuses associations, en particulier par Human Rights Watch (1).