Eglises d'Asie – Corée du sud
L’archidiocèse de Séoul a distingué cinq personnalités et une institution comme premiers lauréats du prix du « Mystère de la vie »
Publié le 18/03/2010
« Aujourd’hui, le respect de la dignité de la vie humaine passe après le profit financier a déclaré à la presse un des récipiendaires, Augustine Oh Tae-hwan. « Ce prix éveillera l’attention des gens sur la tendance actuelle de la société à dévaluer le prix de la vie humaine a précisé le scientifique, directeur du Centre de recherche sur les affections cérébrales liées à l’âge, de l’université Kyunghee, à Séoul.
Un autre lauréat, Heinz Wassle, directeur de l’Institut Max Planck pour l’étude du cerveau à Francfort, en Allemagne, a repris en écho les vues d’Oh Tae-hwan. Heinz Wassle a estimé que ces prix seront un signal pour le gouvernement sud-coréen à ne plus soutenir, comme il l’a fait jusqu’à maintenant, la recherche sur les cellules souches embryonnaires (2). Le soutien du gouvernement à ces recherches a été mis en évidence lors du scandale qui a éclaté, en 2005, avec la découverte des falsifications auxquelles s’était livré le professeur Hwang Woo-suk dans ses expérimentations sur le clonage d’embryons humains (3).
Le Comité pour la vie est doté d’un fonds de 10 milliards de wons, soit 6,5 millions d’euros, pour soutenir la recherche sur les cellules souches adultes et développer une « culture de la vie » dans et hors de Corée. Au contraire des recherches sur les cellules souches embryonnaires, les recherches sur les cellules souches adultes n’impliquent pas la destruction d’embryons.
Les prix décernés par ce Comité pour la vie récompensent trois catégories : sciences de la vie, lettres et action sociale. Oh Tae-hwan, Heinz Wassle et Chung Myung-hee, un professeur de pharmacologie de l’Université nationale de Séoul, ont reçu le prix dans la catégorie des sciences de la vie. Oh Tae-hwan a été distingué pour son travail thérapeutique sur les lésions de la moelle épinière, Chung Myung-hee pour ses recherches sur l’ADN et Heinz Wassle pour celles sur l’oil et le cerveau.
Dans la catégorie ‘lettres’, Mgr Elio Sgreccia, évêque et président de l’Académie pontificale pour la vie, et l’Institut catholique de bioéthique de l’Université catholique de Corée (CUK) ont été distingués pour leurs études et leurs travaux sur la bioéthique. Mgr Sgreccia travaille sur le génome humain et les chromosomes et l’Institut de bioéthique ouvre à faire connaître l’enseignement de l’Eglise catholique sur la recherche des cellules souches. Quant à Mary Anne Glendon, professeur de droit à l’Université d’Harvard, elle a reçu le prix de l’action sociale pour sa lutte contre l’avortement. A l’occasion de la cérémonie des remises de prix, Mary Anne Glendon, qui est aussi présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales, a donné une conférence où elle a expliqué que, selon elle, l’éthique liée à la paix, à la justice, à la pauvreté et à l’environnement est « inséparable » de celle liée à l’avortement, l’euthanasie et les manipulations de l’embryon. La tendance qui consiste à voir l’une indépendante de l’autre ou à mettre en avant l’une au détriment de l’autre est dangereuse, a-t-elle insisté, citant l’exemple des militants anti-avortement aux Etats-Unis qui doivent faire comprendre que leur engagement est un engagement « pour les femmes ». « La femme est trop souvent la deuxième victime d’un avortement, abandonnée par un homme irresponsable et une société qui ne vient pas à son aide a-t-elle déclaré.