Eglises d'Asie

Papouasie occidentale : dans le district de Puncak Jaya, 5 000 Papous sont menacés par la famine à la suite d’opérations militaires dirigées contre la rébellion indépendantiste papoue

Publié le 18/03/2010




Plus de 5 000 Papous, fuyant une opération militaire menée par les forces indonésiennes contre la guérilla indépendantiste, sont menacés par la famine. L’information a été rapportée par l’Eglise évangélique d’Indonésie (GIDI), dont la branche active en Papouasie occidentale représente la plus importante dénomination chrétienne de cette province, située à l’extrémité orientale de l’Indonésie. Selon le Rév. Lipiyus Biniluk, président du synode de GIDI, les gens ont été contraints de se regrouper. “La faim a fait son apparition, sans parler des maladies dont les enfants sont les premières victimes a souligné le pasteur. Plus de deux cents enfants souffrent de diarrhée, de crise hépatique et d’accès de paludisme. Quatre personnes sont décédées, rapporte encore le Jakarta Post, dans son édition datée du 30 janvier.

La région concernée est celle de Yamo, dans le district de Puncak Jaya, sur les hauts plateaux du centre de la province. Puncak Jaya (‘montagne glorieuse’), où se trouve le plus haut sommet d’Indonésie, culminant à 5 030 m, est l’un des districts les moins développés et les plus isolés de la Papouasie occidentale. Le 8 décembre dernier, des combats y ont opposé des forces militaires à la faction Goliat Tabuni du mouvement indépendantiste local, le Mouvement pour la Papouasie libre (FPM). Deux soldats ont été tués. Selon certaines informations, l’accrochage aurait été manigancé par les forces armées indonésiennes pour justifier des déplacements de population et ne serait pas imputable au FPM, qui mène, dans la province, une guérilla de basse intensité depuis les années 1960 (1).

A Jayapura, chef-lieu de la province, le Rév. Herman Saud, de l’Association des Eglises (chrétiennes) en Papouasie (PGGP), a appelé à agir pour porter secours aux populations menacées par la famine. A Yamo, “les gens ont peur de sortir de chez eux et les gens extérieurs à la région ne veulent pas s’y aventurer, de crainte de prendre une balle perdue a-t-il déclaré, soulignant que si l’administration de Puncak Jaya a déclaré avoir mis de côté six tonnes de riz pour Yamo, une tonne seulement a été effectivement envoyée. Yamo se situe à deux jours de marche de Mulia, chef-lieu du district de Puncak Jaya. “Le principal problème est la sécurité. Personne n’ose acheminer de la nourriture ou du matériel médical là-bas a déclaré de son côté le Rév. Lipiyus Biniluk.