Eglises d'Asie

L’archevêque de Séoul, qui est aussi l’administrateur apostolique du diocèse de Pyongyang, a accueilli “avec joie” la signature d’un accord sur le désarmement nucléaire nord-coréen

Publié le 18/03/2010




L’archevêque de Séoul et administrateur apostolique du diocèse de Pyongyang, le cardinal Nicholas Cheong Jin-suk, a accueilli “avec joie et satisfaction la signature d’un accord pacifique sur le désarmement nucléaire nord-coréen”. Il a remercié les nations qui ont contribué “à écarter une catastrophe aux conséquences inimaginables”. Tels sont les propos tenus par le cardinal peu après l’annonce de la signature de l’accord de Pékin sur l’arrêt du programme nucléaire nord-coréen, le 13 février dernier (1).

“L’accord comporte des lumières et des zones d’ombre, puisque l’aide en énergie demandée par la Corée du Nord en compensation du démantèlement de ses installations nucléaires ira en premier lieu dans les réservoirs des tanks militaires (2). Mais, tout de même, nous devons penser aux avantages qui pourront être bénéfiques à la population, même s’ils sont moindres a ajouté le prélat.

L’accord conclu à l’issue de négociations à six (Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Russie), quatre mois après que Pyongyang a procédé à un essai nucléaire souterrain, suscite toutefois des réserves de la part des pays voisins. A Séoul et à Tokyo, ce compromis est plutôt perçu comme une victoire de Pyongyang et un recul de Washington, car l’accord paraît loin de permettre “le démantèlement complet, irréversible et vérifiable” du programme nucléaire nord-coréen, comme l’exigeait auparavant les Etats-Unis.

Selon d’autres responsables catholiques coréens, “la signature de cet accord apparaît comme un succès du régime nord-coréen et de son chantage au nucléaire. Mais, pourtant, il n’existait pas d’autres options que de l’accepter, car le programme nucléaire de Kim Jong-il mettait en danger la péninsule coréenne et le reste du monde (.). Si une guerre éclatait, un grand nombre de réfugiés du Nord afflueraient au Sud. Nous souhaitons accueillir nos frères souffrants, mais nous ne sommes pas encore prêts pour cela. Leur niveau de vie est si bas qu’un exode massif serait une catastrophe pour nous tous. La seule solution est d’attendre la mort du dictateur et d’aider nos frères du Nord par une assistance économique et humanitaire adaptée. C’est uniquement lorsque nos économies auront atteint un niveau similaire que nous pourrons ouvrir nos frontières et nous retrouver