Eglises d'Asie

L’Eglise catholique, comme les autres grandes religions, a intégré dans sa liturgie les rites et la signification des fêtes traditionnelles du Nouvel An

Publié le 18/03/2010




Au nord et au sud, les Vietnamiens s’apprêtent à entrer dans la nouvelle année “Dinh Hoi” (année du cochon), un jour avant la Chine, le 17 février. Certes, il s’agit principalement d’une célébration familiale autour de l’autel des ancêtres et entre les membres vivants, proches ou lointains, du “Hô” (‘grande famille’). Mais, cependant, aucune des grandes religions pratiquées au Vietnam n’est restée insensible à ce qui est aujourd’hui, et plus que jamais, la plus grande fête annuelle du Vietnam. En effet, en dehors de l’accomplissement des rites domestiques, ces jours-là, les Vietnamiens de toute religion ne manquent pas de fréquenter leurs lieux de culte respectif, pagodes, églises, temples, sanctuaires de toutes obédiences.

Interrogé par le journaliste de Radio Free Asia, une habitante du quartier Tân Dinh, de Hô Chi Minh-Ville, qui déclare pratiquer seulement le culte des ancêtres, affirme que, durant les jours du Têt, elle ira à la pagode Vinh Nghiêm, situé dans son quartier, très fréquentée à cette époque. Dans le même quartier, l’église de Tân Dunh, qui attire beaucoup de monde pour les fêtes de Noël, accueillera beaucoup de fidèles pour la messe de minuit qui marquera la fin de l’année du chien et le début de la nouvelle année du cochon. Un peu partout, dans tous les diocèses du Vietnam, les catholiques se réunissent à l’église pour y célébrer une messe spécialement prévue pour le nouvel an lunaire.

Dans les diocèses catholiques, la plupart des évêques ont déjà exprimé leurs voux à leurs fidèles, souvent sous la forme de courtes lettres pastorales. Chacun d’entre eux a souligné que la réalisation des voux du Nouvel An dépend de la miséricorde de Dieu. Ils ont demandé aussi à leurs fidèles de faire du jour sacré du Nouvel An un jour de prières. Le cardinal archevêque de Saigon a suggéré aux catholiques de prier ce jour-là pour les prêtres, pour qu’ils soient des témoins fidèles, vivant en conformité avec l’Eucharistie qu’ils célèbrent et la parole de Dieu qu’ils ont la charge de transmettre (1). Dans sa lettre de voux, l’archevêque de Hanoi, Mgr Ngô Qiang Kiêt, énumère les dons de Dieu reçus au cours de l’année écoulée et cite en premier lieu la guérison du cardinal Pham Dinh Tung, dont on avait cru la vie en danger. Pour l’année qui vient, il souhaite que ses fidèles s’engagent sur le chemin de l’amour de Dieu et du service (2). Dans sa lettre destiné à ses amis de l’étranger, Mgr Nguyên Chi Linh, évêque de Thanh Hoa, les remercie de leur contribution, leur demande de prier pour le diocèse et leur signale l’existence de certains besoins encore non satisfaits, comme la restauration de l’évêché, la construction d’un bureau diocésain à Hanoi, l’édification d’un centre de pèlerinage à Cua Bang, lieu où débarqua autrefois Alexandre de Rhodes (3). Dans sa lettre, l’évêque de Quy Nhon, Mgr Nguyên Soan, développe le symbolisme du porc qui se rend utile aux hommes par sa mort et leur suggère ainsi de méditer sur le mystère de la rédemption (4).