Eglises d'Asie

Ouverture à Oulan-Bator du Mary Ward Center, un foyer pour jeunes filles de la campagne, à l’initiative de religieuses missionnaires coréennes

Publié le 18/03/2010




Une communauté de religieuses missionnaires coréennes vient d’ouvrir un foyer d’étudiantes à Oulan-Bator. Le Mary Ward Center, inauguré le 25 janvier dernier, est installé dans un bâtiment de trois étages qui servira de résidence aux Sours de la Congrégation de Jésus (CJ) et de foyer pour une quarantaine de jeunes étudiantes venues de la campagne.

Les religieuses ont acheté le bâtiment dans la banlieue de la capitale, à Bayanzurh, en 2004. Rénové, il a été baptisé du nom d’une religieuse anglaise de la fin du XVIIème siècle qui a fondé l’Institut de la Bienheureuse Vierge Marie. En 2004, les religieuses coréennes, qui appartiennent à l’une des branches de cet institut, ont pris le nom de Congrégation de Jésus.

Le 25 janvier, Mgr Wenceslao Padilla, préfet apostolique d’Oulan-Bator, accompagné des prêtres de la région, a béni les locaux (1). A l’occasion de cette inauguration, Sr Laurentia a expliqué à ses hôtes les différentes fonctions du bâtiment. Au rez-de-chaussée, il y aura des chambres pour recevoir des invités et un espace pour les enfants du quartier, afin qu’ils puissent venir faire leurs devoirs après l’école. Les premier et deuxième étages accueilleront les jeunes étudiantes et le dernier étage permettra d’accéder à la résidence des religieuses et à la chapelle.

D’après les sours, le Centre répond à un besoin urgent, à savoir celui du logement de jeunes filles de la campagne venues étudier dans la capitale, où les foyers sont en nombre limité et la surveillance par des adultes quasiment inexistante. Celles qui logent chez des parents éloignés ou des connaissances ou bien louent une chambre chez des inconnus peuvent parfois se retrouver dans des situations périlleuses. Elles font souvent de mauvaises rencontres et certaines tombent dans la prostitution.

Grâce à ce foyer, quarante mères et pères de familles « ne se feront plus de souci pour leurs filles parties étudier à la ville commente la religieuse. « La discipline sera stricte, explique Sr Margarita, en montrant l’horaire affiché au mur. Nous veillerons à ce que les filles soient ordonnées, qu’elles restent en bonne forme en leur procurant une bonne nourriture, des moments de détente et du temps pour étudier. Seules les filles capables de s’adapter au règlement de la maison pourront rester. »

Le second besoin auquel répondent les religieuses est celui de lieux adaptés et propices à l’étude pour les enfants. Souvent, dans les familles des faubourgs, plusieurs générations vivent ensemble dans la « ger la tente de feutre ronde traditionnelle des Mongols, à l’espace restreint. Généralement, entre cinq et dix personnes de la même famille, parfois plus, partagent ce seul espace où ils mangent, dorment, font la cuisine et s’assoient en rond. « Dans la plupart des familles, la télévision est toujours allumée à cause du père ou du grand-père, pendant que la mère et les sours aînées font la cuisine, que les voisins et les enfants vont et viennent. Ce n’est pas facile pour un écolier de faire ses devoirs dans de telles conditions explique Sr Laurentia.

Les religieuses de la Congrégation de Jésus, dont le principal charisme est l’éducation, fournissaient déjà un espace de travail aux enfants des familles en difficulté, à la Bibliothèque de la Mission catholique, située dans les locaux de la cathédrale St Pierre-St Paul, qui, depuis son ouverture en 2003, ne désemplissait pas de la journée. Désormais, elles pourront accueillir les enfants dans leur deuxième salle d’étude au Mary Ward Center. Les deux autres communautés de religieuses présentes à Oulan-Bator, les Missionnaires de la Charité et les Sours de St Paul de Chartres, fournissent également des salles d’étude aux enfants habitant dans les « gers Les Missionnaires de la Charité ont également ouvert un refuge pour les jeunes femmes rescapées de situations difficiles ou dangereuses. Le nouveau centre des Sours de la CJ qui n’est pas un refuge entend travailler en amont en offrant aux jeunes filles un logement sûr, afin de leur éviter d’avoir, un jour, à chercher un refuge.

Sr Teresa Kim, la provinciale de la Congrégation de Jésus, située à Daejon, en Corée du Sud, s’était déplacée en Mongolie pour l’inauguration. Elle a expliqué que sa communauté considérait qu’aider les femmes dans le monde et particulièrement en Asie faisait partie de sa mission : « Nous avons conscience que la situation des femmes en Asie n’est pas toujours très bonne. Elles sont souvent confrontées à des situations beaucoup plus difficiles que celles des hommes. Nous voulons participer à la formation des femmes afin qu’elles apportent équilibre et justice dans les sociétés où elles vivent. De plus, elles seront mères un jour et la responsabilité d’élever leurs enfants pèsera sur leurs épaules. C’est une raison supplémentaire pour donner une plus grande importance à l’éducation des jeunes filles ».

Mgr Padilla, missionnaire philippin de la Congrégation du Cour Immaculé de Marie, a porté au crédit des religieuses de la Congrégation de Jésus d’avoir su évaluer avec patience les besoins de la mission avant de se décider pour un apostolat auprès des jeunes étudiantes. « S’occuper des jeunes filles issues de familles rurales en difficultés et leur donner la chance d’avoir une bonne éducation correspond à ce que le Conseil pontifical de la pastorale des migrants déclare à leur propos. Les migrants sont un des signes de notre temps. Je crois que les religieuses de la Congrégation de Jésus ont trouvé une cause méritoire en se mettant au service des Mongols et en acceptant ce défi a-t-il déclaré.